Police partisane ?

Les journalistes de l’Express sont-ils de vulgaires criminels pour que la police débarque chez eux durant les petites heures du matin pour perquisitionner leurs domiciles ? Et cela, sans même donner l’occasion à la famille de l’un d’entre eux, soit Yasin Denmamode, de lire correctement le ‘warrant’ qui a été émis, comme en témoigne notre vidéo mise en ligne ce matin !

(https://www.facebook.com/sundaytimes.official/?ref=aymt_homepage_panel) La police de Mario Nobin pourra-t-elle nous expliquer pourquoi elle n’a pas jugé bon de convoquer Nad Sivaramen, Axcel Chenney et Yasin Denmamode aux Casernes centrales, comme cela se fait normalement, surtout quand il s’agit des politiciens ? Pourquoi cet empressement honteux dans le cas de nos confrères ? La police, agissant sous les ordres de Mario Nobin, avait-elle peur que ceux-ci prennent leurs jambes à leur cou alors qu’ils ne l’ont pas fait jusqu’ici, tout en sachant pertinemment bien qu’ils seront tôt ou tard arrêtés ? Comment expliquer cette démarche arbitraire, aberrante et injustifiée des enquêteurs du CCID ? Jour noir pour la presse mauricienne, dites-vous ?

Comparons d’abord les faits. L’affaire Bet365 a éclaté le lundi 11 septembre 2017. Deux jours plus tard, le Premier ministre a jugé les accusations portées contre Ravi Yerrigadoo suffisamment graves pour réclamer sa démission. D’autant que l’ancien Attorney General avait lui-même confessé avoir écrit une lettre censée blanchir un escroc. « I am providing this letter as a formal clearance in respect of Mr Mohamad Hussein Abdool Rahim […] I may be personally contacted should any other clarification be required » a écrit cet ancien Attorney General ayant largement dépassé ses limites, fut-il dans le cas Dufry-Frydu ou dans l’affaire Navin Ramgoolam. Cependant, entre le 11 et le 21 septembre, date à laquelle Hussein Abdool Rahim a retourné sa veste, il n’y a eu point d’arrestation contre ce membre du MSM. Et cela en dépit de la gravité de cette infraction. Jusqu’à ce que le principal dénonciateur ne décide de changer sa version. Pire, Hussein Abdool Rahim, circule toujours librement et impunément malgré les différentes accusations de sextorsion et d’avoir juré un faux affidavit, entre autres, qui pèsent sur lui. Et savez-vous ce qui est le plus choquant ? Ce parieur professionnel se permettait même le luxe de surfer sur le net … en pleine séance d’interrogatoire aux casernes centrales ! Une ‘notification’ sur Facebook nous informant que Hussein Abdool Rahim a ‘like’ un des posts de Sunday Times alors qu’il était censé poursuivre sa déposition au CCID nous a permis de découvrir ce petit pot aux roses. En revanche, il aura suffi moins de quatre jours à cette police partisane pour passer à l’action dans le cas des journalistes de l’Express ! Est-ce logique ?

Doit-on relever les manquements de cette même police quant à sa façon de procéder suite aux menaces proférées par Showkutally Soodhun contre Xavier Duval ? L’enquête a été tellement bâclée, pour des raisons évidentes,  que le DPP a dû ordonner à la police de l’approfondir. À ce jour, son deuxième interrogatoire se fait toujours attendre. En comparant les agissements de la police dans ces divers cas, cela nous pousse, malgré nous, à nous interroger sur le rôle et l’agenda de cette force policière dirigée par Mario Nobin. Dans une démocratie qui se respecte, la police doit agir en toute indépendance, neutralité et impunité contre ceux qui enfreignent la loi d’une façon ou d’une autre, et ce peu importe leur identité, qu’ils soient proches du pouvoir ou pas. Ce qui n’est malheureusement pas le cas à Maurice. La police nous semble n’être qu’un guignol soumis aux ordres de ceux qui tiennent les ficelles du pouvoir. Tant pis pour la démocratie !