Police d’assurance ‘Investor Life’ : La SICOM a-t-elle induit les souscripteurs en erreur ?

  • Un retraité ne percevra que Rs 123 000 au lieu des Rs 350 000 dues
  • La FSC bientôt alertée sur cette « arnaque » 

Ce retraité de 66 ans est scandalisé. Ayant investi, en 2003, dans une assurance ‘Investor Life’ au nom de son épouse, O.M. Cheneya, à la SICOM, il s’attendait de percevoir, en septembre de cette année, la somme de Rs 150 000 ainsi que le bonus, totalisant approximativement Rs 350 000. Or, il ne recevra finalement que Rs 123 000. Ce qui serait en violation flagrante de son contrat. Roland Cheneya compte bientôt rapporter ce cas, qu’il qualifie d’arnaque, à la « Financial Services Commission ».

En contractant une assurance ‘Investor Life’ pour un montant de Rs 150 000 en septembre 2003 au nom de son épouse, Roland Cheneya pensait qu’à maturité, la somme assurée garantirait à sa chère moitié une retraite paisible. En sus des Rs 150 000, il devait aussi percevoir des retours sur investissements, totalisant ainsi un montant approximatif de Rs 350 000. Or, le couple Cheneya a eu le choc de sa vie en apprenant, il y a une quinzaine de jours, qu’il ne recevra que Rs 123 539.10. En allant aux renseignements, le couple devait apprendre que les modalités de cette police d’assurance avaient été modifiées sans qu’il n’en soit mis au courant. D’autant que la SICOM lui envoyait une lettre chaque année pour l’informer du taux des retours sur son investissement.

La dernière lettre que les Cheneya avait reçue, en date du 7 décembre 2017, se lisait d’ailleurs ainsi : « We are pleased to inform you that the return on your above policy for the period 01 July 2016 to 30 June 2017 is 7%. The average Rate of Return since the introduction of this policy in the year 2000 to the end of June 2017 has been 7, 8% yearly ». Si tel était effectivement le cas, le couple aurait dû obtenir les Rs 350 000. « J’ai été choqué quand on m’a dit qu’on aurait eu Rs 350 000 seulement si la personne assurée était décédée avant la date de maturité de l’assurance. Pire, on n’a même pas droit au montant de la somme assurée qui est de Rs 150 000 puisque la SICOM y déduira des frais administratifs et la dépréciation de ses actifs. Je ne comprends pas pourquoi les souscripteurs d’assurance doivent faire les frais de la dépréciation de leurs actifs. C’est du vol ! », lance O.M. Cheneya, l’épouse de Roland. Le ‘statement of account balance’ (voir photo) fait effectivement mention des déductions de l’ordre de Rs 18 838, 67, dont Rs 7, 864, 74 pour la ‘Life & Rider Charge’, Rs 8 419, 71 pour les frais administratifs et Rs 2, 554.22 pour l’‘asset charge’.

Arnaque

Le couple Cheneya, qui dit être un client fidèle de la SICOM depuis les années 87, soutient ne pas comprendre les failles entourant cette police d’assurance ‘Investor Life’. Celle-ci, apprenons-nous, ne ferait d’ailleurs plus partie des assurances proposées par cet organisme. « Quand nous avons recherché des explications, on nous a dit que les modalités avaient changé, mais on ne a jamais informé de ces changements. On a attendu quinze ans pour rien », dit le couple en dénonçant la violation de leur contrat. « C’est une arnaque. La FSC doit agir en prenant des sanctions contre la SICOM », fulmine Roland Cheneya qui compte adresser une correspondance à cette instance régulatrice au courant de cette semaine. En attendant, il avoue avoir déjà pris des mesures pour stopper la même police d’assurance que sa fille détient auprès de la SICOM.

Ayant également été victime de la ‘Vacoas Popular Multi-Purpose Cooperative Society’, le couple Cheneya voit ainsi ses espoirs de régler ses dettes et vivre une retraite paisible fondre comme neige au soleil. D’autant que la santé de Roland, qui souffre de problèmes cardiaques, ne fait que se détériorer de jour en jour. Mais le couple ne compte pas baisser les bras pour autant. « Nou pas pou prend nou cash tant ki zotte pas donne nou au minimum nou Rs 150 000. Et gare à zotte si zotte prend nou cash zotte même dans sipaki fonds couma zotte ine dire si nou pas prend li dans délai ki zotte ine donné ! »,  prévient le couple Cheneya.