Plainte de Tania Diolle sous la section 46 de l’ICTA : L’internaute Farihah Soobratee Ruhomaully : « On me traite comme une vulgaire criminelle »

Farihah Soobratee Ruhomaully, une internaute, a été arrêtée par la police la semaine écoulée sous la section 46 de l’ICTA qui proscrit toute publication ou partage sur les réseaux sociaux capable de causer « annoyance, humiliation, inconvenience, distress or anxiety to any person. » Cette dernière dénonce cette loi liberticide et les conditions dans lesquelles elle a été arrêtée.

C’est la troisième fois qu’elle a des démêlés avec la police, et à chaque fois qu’elle a été coffrée, c’était sous la section 46 de l’Information & Communication Technology Act. Farihah Soobratee Ruhomaully revient sur les trois arrestations.

« En tant que contribuable, j’ai droit à des réponses ! Il est vrai qu’au Parlement, l’Opposition fait son travail, et le gouvernement aussi fait son travail, mais le peuple, en gros, ne comprend pas ce qui se passe. Donc, afin de simplifier les choses pour les utilisateurs des médias, je partage les articles de presse en ligne », nous explique Farihah Soobratee Ruhomaully.

La première fois, nous explique-t-elle, après le travail, environ quinze éléments de la police étaient venus l’arrêter. Mais les policiers l’avaient empêchée de communiquer avec son avocat, ce qui porte atteinte aux droits d’un prévenu, et qui plus est, elle était dans sa maison.

L’histoire devait se répéter la semaine dernière. Cette fois-ci, ce sont onze éléments du CCID qui ont débarqué chez elle. À un moment donné, les limiers l’avaient même tirée par la main pour l’emmener au poste de police, et elle dit qu’elle continue de ressentir un peu de douleur. « Pe traite mwa carément kuma ene criminel », dénonce-t-elle.

 « Il y a des politiciens qui font des bêtises, mais qui ne sont pas inquiétés par la  police, car ils sont politiciens. Ils abusent de leur pouvoir, mais nous en tant que citoyens, qui travaillons pour que les politiciens puissent être payés, nous sommes traités de cette façon. C’est injuste et c’est tout le contraire de la démocratie », dénonce-t-elle.

Elle dit qu’elle a aussi pris note de la façon de procéder des limiers du CCID. À chaque fois, ce sont les mêmes questions sur le nombre d’amis et de ‘followers’ que vous avez sur Facebook, comme si cela agace le gouvernement.

Farihah Soobratee Ruhomaully passera en cour de nouveau le 19 janvier 2021, dans le sillage de la plainte logée par Tania Diolle. L’internaute est assistée par son homme de loi, Me Neelkanth Dulloo.

Neevedita Nundowah