Aslum Osman Jeewa, maître en arts martiaux
Aslam Osman Jeewa, 59 ans, est Manager (Financial Operations) au ministère des Finances et du Développement économique. Toutefois, ce cadre tranquille est un maitre dans le Kyokushinkai, une variante du karaté. Il est instructeur dans cette discipline détenant une ceinture noire (5e dan, ou échelon), reçue au Japon. Il est aussi le Branch Chief de la World Karate Organization Shinkyokushinkai et le Président de la branche mauricienne de la Kyokushinkai Martial Arts Federation.
Aslam a fait ses études secondaires au Collège Islamic et ses études tertiaires à l’UTM, avant de sejoindre aux cours dispensés par le Mauritius Civil Service. Inspiré par les films d’arts martiaux et le légendaire Bruce Lee, il a rejoint le premier club d’arts martiaux, qui se trouvait à l’époque à Plaine-Lauzun, en 1979. C’est sous la supervision du maître Anwar Peer qu’il a reçu sa formation. En 1986, il obtient sa ceinture noire (1er dan). En 1999, alors qu’il était de passage au Japon, il a vécu une véritable transformation. C’est en effet lors de son apprentissage au pays du Soleil levant qu’il devait réaliser la différence entre l’instruction des arts martiaux à Maurice et celle authentique et véridique, puisée des racines mêmes des arts martiaux, qu’il a reçue au Japon.
Il décide alors de partager cette connaissance avec les Mauriciens en dispensant des cours de formation en Kyokushinkai. Cela fait plus de 20 ans qu’il initie les arts martiaux aux jeunes et aux moins jeunes. Chaque année, un maître japonais effectue une visite pour superviser les entraînements.
Les arts martiaux : une façon de vivre
Les arts martiaux, c’est sa thérapie. C’est grâce à eux qu’il a retrouvé la sérénité et la paix intérieure. « L’épanouissement physique et psychologique est très important pour une remise en condition personnelle de soi. » Il définit sa passion pour les arts martiaux par rapport aux bienfaits que cela lui procure au quotidien. « La pratique du Kyokushinkai en tant que sport me permet de rester en bonne santé, d’avoir une bonne hygiène de vie et une meilleure concentration ». D’ailleurs, il a transmis ses connaissances en Kyokunshikai à son fils, Moobeen Jeewa et son petit-fils Rayan, âgé de 8 ans.
Sa vie en elle-même tourne autour du Kyokushinkai. Il aime partager ses connaissances et ses expériences à tous ceux qui s’y intéressent à son dojo (centre de formation des arts martiaux). Il enseigne non seulement les techniques mais les valeurs clés de la vie, tout comme l’esprit d’équipe, le respect et la discipline. Son but ultime est de former les jeunes d’aujourd’hui pour qu’ils puissent devenir les leaders de demain.
L’instructeur souhaite que les jeunes s’engagent vers une activité sportive afin qu’ils puissent mieux canaliser leur temps et leur énergie pour un meilleur environnement de vie. Les valeurs inculquées par les arts martiaux les garderont loin des fléaux sociaux. Il est en outre d’avis qu’avec le taux de criminalité en hausse à Maurice, les arts martiaux seraient d’importants outils d’auto-défense car le Kyokushinkai enseigne non seulement des techniques de défense mais aussi comment rester calme face aux situations difficiles.
Les temps forts de sa carrière en tant que coach
Il a encadré et formé plusieurs karatekas mauriciens lors de plusieurs compétitions internationales, notamment au Japon et en Lithuanie. En 2007, un de ses élèves, Billal Ghanty, s’était hissé au deuxième tour du Championnat du Monde. En 2015, c’était au tour de Fadil Kurimbaccus de qualifier au même stade.
« Je pense personnellement que Maurice a un très grand avenir sur le circuit international en ce qui concerne les arts martiaux », dit-il. D’ailleurs, lors d’un tournoi en Inde en 2016, les athlètes mauriciens ont fait honneur au quadricolore en remportant la première place dans trois catégories sur six, ainsi que deux trophées pour la deuxième place. En 2014 encore, nos compatriotes ont figuré parmi les meilleurs 32 lors du ‘All Asia Tournament’, qui s’est tenu en Malaisie. « C’est la preuve que les Mauriciens ont du potentiel pour faire briller notre quadricolore et sont également en mesure de se qualifier et de remporter des compétitions internationales. »
Actuellement, il prépare une équipe pour les compétitions internationales du ‘All Asia Tournament’ qui se tiendra au Singapore du 1er au 3 septembre 2018, et pour le Championat du Monde de 2019 au Japon. Il a grand espoir que son équipe brillera de nouveau.
Aslum Jeewa offre des formations en Kyokushinkai à la Salle Louis Lange à la rue St. Georges tous les mardis et les jeudis, de 16 h 45 à 18 h pour les enfants, de 18 h à 20 h 15 pour les adultes. Les samedis, les formations sont de 14 h 30 à 16 h 30 et sont des classes spécifiques pour les filles. Presque tout le monde, « de 7 à 77 ans », peuvent pratiquer les arts martiaux.
Il a été récemment décoré du Order of the Rising Sun, Gold and Silver Rays le 29 avril dernier par le gouvernement du Japon. Cette décoration vient s’ajouter glorieusement sur son parcours impressionnant. « C’est un honneur de recevoir cette décoration très digne, mon amitié avec le Japon date de longtemps et je suis heureux que mes efforts aient porté ses fruits », dit-il.
Fiche Perso :
Loisirs : Lecture, passer plus de temps en famille
Plats préférés : Roti et du curry poulet au masala
Auteur préféré : Robin Sharma, Anthony Robbins, Shiv Khera
Citation préferée : « Train for a life time, you will fall short of the mark. Be lazy and negligent for one day, you have already lost the match. »
