Paralysé à vie après une chute au travail : Aucune compensation pour Monir Hosen avant son rapatriement au Bangladesh

Paralysé à vie après une chute fatale sur son lieu de travail, Mohammad Mollah Monir Hosen a été rapatrié vers son pays natal, le Bangladesh, ce lundi 15 avril. Monir a dû prendre l’avion sans avoir reçu son salaire du mois de janvier ni aucune compensation de son employeur.

Âgé d’une quarantaine d’années, orphelin de père et de mère, Monir est arrivé à Maurice il y a deux ans avec le rêve de pouvoir élever ses deux enfants, âgés de 7 et 10 ans, dans de meilleures conditions. Mais il ne pourra plus le faire depuis son accident de travail, qui est survenu au mois de janvier dans une serre de fleurs à Midlands.

Monir travaillait pour la compagnie All-to-All Marketing comme jardinier. Le jour du drame, il effectuait des travaux de nettoyage en hauteur lorsqu’il a accidentellement fait une chute. Il a passé plusieurs semaines à l’hôpital Jawarlal Nehru avant d’être transféré à l’hôpital Dr. Jeetoo.

Au Bangladesh, Monir Hossen a été admis au Medical Dhaka Hospital. Il dépend désormais sur son épouse, qui doit maintenant s’occuper de lui. Depuis qu’il est parti, Monir est resté en contact avec ses compatriotes bangladais à Maurice.

Mohammad Hafeez, un Bangladais, raconte que Monir pleurait tous les jours et s’interrogeait avec angoisse s’il allait recevoir sa compensation ou pas. « Cette compensation lui aurait permis de soulager sa peine. Comment fera-t-il pour élever ses deux enfants et pour nourrir sa famille ? », demande Hafeez.

Une source du Haut-Commissariat du Bangladesh contredit le ministère du Travail

Nous avons soulevé la question de la compensation impayée avec le ministère du Travail. On nous informe qu’une plainte officielle doit être logée afin que le ministère puisse mener une enquête. N’étant pas en présence du dossier de Monir, le service de presse du ministère nous a demandé de rappeler lundi pour des éclaircissements.

Toutefois, une source proche du Haut-Commissariat du Bangladesh soutient que le cas de Monir Hossen avait déjà été référé au ministère du Travail, et cela depuis son admission à l’hôpital et qu’un officier dudit ministère lui avait également rendu visite.

Pourquoi le Bangladais n’a pas reçu son salaire et sa compensation avant de partir ? Qu’adviendra-t-il de Monir si l’employeur refuse de lui payer son salaire et une compensation, comme explicité par la loi du travail ? Des nombreuses questions qui trottent dans la tête de ses compatriotes, inquiets pour son avenir.