Nuit de terreur pour la famille Roze

Khusbhoo : Mo missiér ene danzer pou moi !

Le soir du mercredi 19 juin a été une nuit de terreur pour Khusbhoo Roze, 33 ans et qu’elle n’oubliera pas de sitôt. Cette mère de famille, avec quatre enfants en bas âge, ainsi que sa mère de 73 ans, et son frère qui souffre d’un handicap, ont été sauvagement agressés par l’époux de Khusbhoo, qui avait fait irruption dans leur domicile à Vallée-Pitôt. Motif : l’agresseur n’a pas digéré que Khusbhoo Roze avait refusé de regagner le toit conjugal.

Khusbhoo relate qu’elle avait été contrainte de quitter le toit conjugal il y a deux mois. Avec ses quatre enfants en bas âge, dont un bébé de 8 mois, la trentenaire explique qu’elle en avait marre de l’attitude violente de son époux, Nawaz Emambocus. Ce dernier est un ‘helper’ de 40 ans, qui ne contribue nullement aux besoins familiaux. Selon Khusbhoo Roze, son époux aurait fait de la prison à deux reprises et depuis qu’il est sorti de tôle, son comportement est devenu de plus en plus violent envers son épouse et ses enfants.

Ce matin du mercredi 19 juin, elle confie que son époux l’avait appelé pour lui demander de façon menaçante de retourner vivre avec lui. « Lin call mwa bonher pou dir mwa li pe donne mwa ziska dimans pou retourné. Ek si mo pa retourne, zafer pa pou bon ! », confie-t-elle.

Toutefois, elle ne se doutait qu’il allait mettre ses dires à exécution. Nawaz s’est rendu chez la mère de Khusbhoo à Vallée-Pitôt aux alentours de minuit. Cette dernière et ses enfants dormaient à poings fermés lorsqu’elle a entendu des cris provenant du salon. Elle s’est précipitée pour voir de quoi il s’agissait et s’est retrouvéé devant à une scène d’horreur. Son époux, qui avait brisé en éclats les vitres d’une porte pour accéder à l’intérieur, essayait d’étrangler sa mère. Son frère Mahmad Ali, qui essayait de l’en empêcher, a aussi été pris à partie par Nawaz Emambocus, qui ne décolérait plus.

« Disang partout dan lakaz »

À un moment donné, ce dernier s’est tourné vers Khusbhoo et a commencé à lui assener des coups de poing sur tout le corps. Nawaz Emambocus aurait même giflé son fils de 13 ans quand ce dernier a voulu porter secours à sa mère. « Ti enan du sang partout dans lakaz. Pa kapav gueté, Lin meme raye mwa ene ti boute lor mo licou », affirme Khusbhoo, d’une voix nouée.

Alertés par les cris de détresse, les voisins devaient appeler la police. Cependant, selon Khusbhoo, les policiers ne seraient pas intervenus pour le calmer. « Lapolis ine vini, me pane mem kapav kalmé li. Li ti pe kontiyé baté, pé zour lapolis mé banla pane meme azir », confie-t-elle avec colère. Face à l’inaction de la police, Nawaz a pu prendre la fuite. Toutefois, ce dernier devait se faire arrêter le vendredi 21 juin alors qu’il était venu pour son traitement de sevrage à la méthadone. Blessées, mère et fille ont été conduites à l’hôpital Dr. Jeetoo par la police pour des soins.

14 ans de calvaire pour Khusbhoo

Depuis, Khusbhoo relate qu’elle souffre des nuits blanches, craignant le pire pour ses enfants si jamais son mari récidive. Traumatisés, ses enfants ont également peur de fermer l’œil la nuit.  « Mo per ki li retourné ek li fer nou kitsoz. Li ene danzé pou nou », dit-elle. Khusbhoo souhaite une ‘Protection Order’ contre son époux afin de la protéger, ainsi que ses enfants, contre tout acte de violence.

Après 14 ans de vie commune, elle indique que ce n’est pas la première fois qu’elle est victime de violence conjugale. Elle devait recevoir 30 points de suture suite à cette agression.

Rahima Roze, la mère de Khusbhoo, raconte pour sa part que ce serait la troisième fois qu’elle se fait agresser par son gendre. « Mone laisse alé deux fois akoz ban zanfan la. Aster la nepli kapav », affirme-t-elle d’une voix épuisée, en montrant les bleus sur son corps.