Nouvelle augmentation du prix de la viande bovine en vue

Augmentation des frais d’abattage à la Meat Authority

Depuis samedi 1er juillet, l’abattage des animaux coûte plus cher à l’abattoir central de Roche-Bois. C’est l’incompréhension au sein de la communauté des bouchers et le choc chez les consommateurs de viande bovine.  Quelques semaines seulement après l’augmentation de Rs 5 le kilo sur le prix de la viande de bœuf, les consommateurs devront dorénavant débourser plus pour pouvoir s’en procurer.

Marwan Dawood

Rs 4 le kilo. C’est la somme additionnelle que devront payer les bouchers qui enverront des bœufs à l’abattoir.  Une augmentation inattendue pour les opérateurs de ce secteur et aussi pour les consommateurs.  Cette nouvelle mesure provoque bien évidemment la colère des bouchers que nous avons rencontrés au Marché central. L’un d’eux, Assad s’insurge contre cette décision. « On ne comprend plus rien.  Ce n’est pas parce qu’il y a beaucoup d’employés à la Mauritius Meat Authority (MMA) que nous devons forcer les consommateurs à puiser encore plus d’argent de leurs poches. Comment voulez-vous que nous expliquons aux clients que le prix de la viande va encore prendre l’ascenseur ? C’est une situation grave et nous ne trouvons aucune solution de la part des autorités, qui ne semblent pas entendre nos cris de détresse ».

« Nous avons l’impression d’être ciblés ? » 

Ses propos sont très vite repris par les autres bouchers autour de son étal. « Quand le gouvernement agit de la sorte, cela réduit considérablement notre marge de profit. Nous travaillons uniquement pour récupérer notre investissement. Comment voulez-vous que nous continuons de travailler dans une telle situation ? Nous savons qu’à la Mauritius Meat Authority, il y a beaucoup qui sont en poste par protection politique. S’il faut réduire les coûts, alors il faut revoir le nombre d’employés », dit un autre boucher.

Mais le plus grave, selon eux, réside dans le fait que le prix de la viande bovine est celui qui connaît le plus grand nombre d’augmentations depuis quelque temps. « Que veulent-ils prouver ? On a l’impression que c’est une communauté en particulier qui est constamment le bouc-émissaire de ces augmentations. Veulent-ils cibler une communauté pour empêcher l’abattage des bœufs ? J’espère que ce n’est pas cela que le gouvernement souhaite faire », ajoute Assad.

« Si on augmente le ‘slaughter fee’, nous aurons un manque à gagner ! En outre, on ne nous a informés de rien. C’est grave pour nous, d’autant que le gouvernement n’a rien fait pour nous venir en aide depuis la fièvre aphteuse. S’ils ne peuvent plus gérer, qu’ils mettent les bouts ! », lance Assad.

La MMA : « Nous sommes obligés de le faire » 

Joint au téléphone, le directeur de la Mauritius Meat Authority, Rajesh Dhaumoo, nous a expliqué le pourquoi de cette hausse du prix d’abattage. « Il faut considérer cette augmentation dans un esprit ouvert. Cela fait 4 ans qu’il n’y a pas eu d’augmentation sur le prix d’abattage. Le moment est venu pour nous de le faire, afin de pouvoir absorber l’operation cost de la Mauritius Meat Authority. Cela nous coûte Rs 7,5 millions par an pour rémunérer les employés, nous sommes dans l’obligation de le faire », explique Rajesh Dhaumoo.

De plus, Rajesh Dhaumoo affirme que les prix n’ont pas réellement augmenté. « Quand nous prenons les choses dans le fond, les prix ont baissé ! Pour faire abattre un bœuf non importé, le prix est passé de Rs 17,60 à Rs 15,60. Alors que pour les bœufs importés, il y a une augmentation de seulement Rs 4 le kilo, soit Rs 2 sur chaque livre. Ce n’est pas nous que les consommateurs doivent blâmer mais bien les bouchers ! Nous allons augmenter que de Rs 2, alors que sur les étals des marchés, la viande se vendra Rs 5 plus cher », dit Rajesh Dhaumoo.

Par ailleurs, le directeur de la MMA ajoute que cette mesure visera à encourager l’élevage des bœufs à Maurice. « Aujourd’hui, tous les bouchers prennent des bœufs importés. Qu’arrivera-t-il des bœufs locaux ? Cette mesure équilibrera le marché… et faire en sorte que les bouchers soient honnêtes envers les consommateurs », a-t-il conclu.