Nominations à la PSC et la DFSC : Politique d’exclusion ? : Représentativité bafouée

Six nominations ont été effectuées à la tête de la ‘Public Service Commission’ (PSC) et à la ‘Disciplined Forces Service Commission’ (DFSC) cette semaine. Un fait qui interpelle : pas un seul Musulman n’a été retenu pour occuper un des six postes qui viennent d’être remplis. S’il est vrai, et tout à fait raisonnable, que les nominations se font sur une base méritante, il est aussi primordial que des institutions aussi importantes que la PSC et la DFSC soient représentées par des personnes de calibre et d’expérience issues de toutes les communautés, non seulement pour représenter notre nation arc-en-ciel mais aussi pour rassurer toutes les composantes de la société mauricienne à l’effet qu’elles ne seront pas exclues en ce qu’il s’agit des recrutements dans la fonction publique. D’autant que la perception que les recrutements sont faits soit sur la base de son appartenance ethnique soit sur un quelconque ‘backing’ politique est toujours tenace.

Une représentation équitable des professionnels de différentes communautés à la direction de ces deux organismes aurait pu aider à atténuer ce sentiment d’évincement. Malheureusement, nos dirigeants ne semblent pas se soucier de la notion de représentativité à la tête des institutions importantes, qui est pourtant impérative pour maintenir l’équilibre social dans un pays multiculturel comme le nôtre. Des professionnels dignes, intègres et bosseurs de foi musulmane, il n’en manque certainement pas au sein de la fonction publique ou même du secteur privé pour occuper au moins un de ces six postes clés qui viennent d’être remplis. C’est sans surprise donc que des dignitaires et représentants de cette communauté montent au créneau pour faire entendre leurs voix.

Ironiquement, le discours programme parle d’inclusion alors qu’une section de la population vient tout bonnement d’être évincée à des postes de hautes responsabilités. Parallèlement, le Premier ministre qui veut en finir avec la discrimination envers les femmes, n’a pas jugé bon d’inclure une femme parmi les six heureux sélectionnés. Ce qui fait aussi grincer des dents, bien qu’à un degré moindre, puisque la chance égale entre hommes et femmes n’est toujours pas prise au sérieux. Y a-t-il un manque de femmes compétentes au sein du service civil ou ailleurs ? On ne le pense pas. C’est plutôt au gouvernement de revoir sa notion d’inclusion afin de pouvoir éventuellement corriger des injustices tout en respectant les critères de compétence et de méritocratie.