Niger : explosive veille de ramadan pour cause de Covid-19

Ce sont le couvre-feu et l’interdiction des prières collectives, deux décisions prises pour lutter contre le Covid-19, qui sont violemment contestés.

La tension monte au Niger à l’approche du ramadan. Des émeutes ont déjà éclaté dans plusieurs villes contre le couvre-feu et l’interdiction des prières collectives, décrétés pour lutter contre la propagation du coronavirus. « Nous, on veut seulement prier dans nos mosquées, sans violences, rien de plus, et nous sommes décidés à exercer ce droit religieux », menace Hassane Dari, un jeune commerçant du Lazaret, un quartier populaire de Niamey, interrogé par l’AFP mercredi. « On n’a pas pu faire les prières collectives les vendredis et on veut en plus nous empêcher les prières durant le mois béni de ramadan ? Ça ne va pas se passer comme ça ! » se révolte Hadjia Aïssa, une ménagère de Banizoumbou, un quartier voisin de Lazaret.

De nombreuses interpellations

Bien que le Niger soit relativement peu touché par l’épidémie de coronavirus, avec 657 cas, dont 20 décès, selon un bilan officiel mardi, les autorités avaient pris dès le début, il y a un mois, des mesures drastiques pour stopper sa propagation : fermeture des frontières, état d’urgence, couvre-feu, fermeture des lieux de culte et des écoles, isolement de Niamey du reste du pays. Au moins 108 manifestants ont été arrêtés lors d’une première vague entre le 17 et le 19 avril. Dix d’entre eux ont été écroués à la prison de haute sécurité de Koutoukalé, selon la police. Parallèlement, les forces de l’ordre ont interpellé près de 300 personnes ces derniers jours alors que le ramadan doit bientôt débuter dans ce pays très pauvre d’Afrique de l’Ouest.