Navin Ramgoolam sur l’affaire Angus Road : « Que Pravind Jugnauth démissionne »

Le leader du PTr, Navin Ramgoolam, a tenu une conférence de presse hier, samedi 7 novembre. L’affaire Angus Road était au centre de cette conférence de presse. Le leader déplore les zones d’ombre troublantes entourant cette affaire. Le leader des Rouges a passé en revue l’affaire depuis le début.

Selon lui, Pravind Jugnauth a un devoir de venir s’expliquer sur cette affaire au lieu de rester coi. « Mardi dernier, quand Arvin Boolell avait posé sa PNQ, au lieu que Pravind Jugnauth ait profité de cette occasion pour s’expliquer devant la population, il s’est caché derrière  l’enquête de l’ICAC et il a pu esquiver la question », martèle Navin Ramgoolam. Or, son silence, dit ce dernier, est plus éloquent que n’importe quelle réponse qu’il aurait pu donner.

Navin Ramgoolam a toutefois éclairci certaines choses, en procédant à l’historique des achats de terrain à Angus Road. Le leader du PTr a ensuite enchainé avec une série de questions sur ce qu’il appelle le « mega scandale » d’Angus Road.

Navin Ramgoolam est revenu en arrière, en l’année 1999, où on lui avait proposé l’achat d’un terrain à Angus Road, à hauteur Rs 35 millions. Or, il avait refusé, pour ne pas gaspiller l’argent de l’État.

Le 26 novembre 1999, Navin Ramgoolam  affirme que Pravind Jugnauth avait acheté un premier lot pour une somme de Rs 6 millions. Selon lui, Pravind Jugnauth  aurait dit qu’il avait contracté un emprunt de Rs 5 millions  à Delphis Bank, qui appartenait à Ketan Somaia, un « trafiquant d’armes » qui a par la suite été condamné par la justice. « Mais ce dernier avait obtenu son permis d’opérer sous le régime de Sir Anerood Jugnauth, qui était le Premier ministre à l’époque », maintient Navin Ramgoolam.

Le 22 novembre 2007, Pravind Jugnauth avait acheté le deuxième lot, pour Rs 7 millions. La question que se pose Navin Ramgoolam : « Comment a-t-il financé ce paiement de Rs 7 millions ? Est-ce que Pravind Jugnauth peut venir dire si oui ou non il avait paye cash par millions, alors que vers cette époque, la limite autorisée était de Rs 350 000 ?»

La troisième transaction a été faite le 10 juin 2008 pour la somme de Rs 20 millions. « En 2008, Alan Govinden avait demandé que le titre de propriété soit aux noms des filles de Pravind Jugnauth. En 2001, le paiement avait déjà été effectué, mais sept ans après, on a mis  les noms des deux filles de Pravind Jugnauth sur le titre de propriété », devait expliquer Navin Ramgoolam. Le leader du PTr indique que le couple Jugnauth aurait, devant le notaire le 10 juin 2008, déclaré avoir effectué le paiement de Rs 20 millions. « Mais maintenant, nous savons que Nemchand avait dit que Pravind Jugnauth lui avait dit que c’est Alan Govinden qui va payer. Donc, les Jugnauth ont menti devant le notaire. C’est Alan Govinden qui a versé Rs 20 millions sur le compte de Patrick Rountree à Londres. »

Navin Ramgoolam explique d’ailleurs qu’Alan Govinden avait déclaré avoir acheté le terrain lui-même pour ensuite le revendre aux Jugnauth. Ramgoolam insiste que c’est faux car Pravind Jugnauth lui-même aurait confirmé à Anil Nemchand que c’est Alan Govinden qui paierait.

Il s’est par ailleurs étendu sur la relation entre Alan Govinden et Pravind Jugnauth : « C’est un ami proche de Pravind Jugnauth et de la Kwizinn. Il voyage dans un jet privé pendant le confinement pour aller loger à l’hôtel Maradiva. Nous savons  qu’il apporte des actrices à Maurice pour tourner des films à Maradiva, et qu’il est payé et subventionné par l’État mauricien. Est-ce que c’est aussi un agent de Heineman ? Heineman a décroché un contrat pour l’approvisionnement de Mauritius Duty Free Paradise en 2002. Comme leader de l’Opposition à l’époque, j’ai reçu des informations que Heineman donnait à  Pravind Jugnauth des commissions entre Rs 1 et 1,5 million tous les mois ».

Son contrat avait été résilié peu de temps après que Navin Ramgoolam est venu au pouvoir en 2005.

Il a aussi été très critique envers Rudy Veeramundar, qui avait en 2012 formulé des critiques contre Pravind Jugnauth, et ce dernier est maintenant ‘Adviser’ au bureau du Premier ministre, Pravind Jugnauth. « Lui aussi se cache derrière l’ICAC », affirme Navin Ramgoolam.

Par ailleurs, Navin Ramgoolam insiste qu’il y avait une enquête depuis fin 2013 par l’ICAC à Maurice et par le Serious Fraud Office en Angleterre, mais cette enquête avait été mise au rencart après que l’ancien Attorney General, Ravi Yerrigadoo avait demandé au bureau de l’ICAC de tout terminer avec les Anglais. « Selon la section 47 de la POCA, Pravind Jugnauth aurait dû informer le DPP qu’il arrêtait l’enquête, or il n’a jamais informe le DPP », dit Navin Ramgoolam.

Selon Navin Ramgoolam, l’Attorney General Maneesh Gobin doit pouvoir expliquer  sur tout cela. Il réclame ainsi la démission de Pravind Jugnauth, jusqu’à ce que l’enquête soit bouclée.

Complot contre Navin Ramgoolam

Navin Ramgoolam devait faire ressortir qu’après l’élection de 2014, Dufriy s’en est allé car il n’était pas satisfait de la façon de faire du gouvernement d’alors, dans la façon dont un  complot se tramait contre l’ancien Premier ministre (ndlr, Navin Ramgoolam). « Dufriy avait même jure un affidavit en cour pour dire que le gouvernement de Jugnauth complotait contre moi. Il y a des personnes  qui ont une copie de cet affidavit. Dufriy  avait indiqué qu’ils quittaient Maurice pour s’en aller, et qu’ils n’étaient pas intéressés à rester ici. ».