National Corporate Social Responsibility: Les ONGS en déroute !

La nouvelle structure de la National Corporate Social Responsibility (NCSR) annoncée lors des deux derniers budgets, suscite de l’inquiétude auprès de nombreuses Organisations Non-Gouvernementales (ONG). Deux travailleurs sociaux nous témoignent leur lutte.

Lors des deux derniers budgets, une nouvelle mesure sur l’allocation d’un NCSR Fund, alimenté par les entreprises, a été annoncée. Ces dernières sont tenues de contribuer 50 % de leurs contributions à la Mauritius Revenue Authority (MRA) au cours de la première année et à 75 % la deuxième année.

Pravind Jugnauth avait ajouté dans son discours du Budgat 2016-2017 que l’utilisation des fonds CSR a été revue pour assurer une plus grande transparence et de meilleurs résultats. Une situation qui aiderait grandement les ONG de l’île, selon lui.

Pauline Kut, directrice de Child Evangelism Fellowship, exprime ses appréhensions. « Depuis l’an dernier, certaines entreprises ont diminué leurs dons et cette année, 50 % de leurs contributions ont été réduites ». La travailleuse sociale s’est retrouvée dans l’obligation de supprimer certaines activités, telles que l’atelier d’art et les cours de musique. Avec un personnel réduit, qui est fort heureusement constitué de volontaires, l’ONG arrive difficilement à gérer la situation. Cependant, Pauline Kut utilise le mot ‘drastique’ pour qualifier cette mesure. Elle fait comprendre que le travail social demande continuellement des contributions financières. « Nous commençons déjà à solliciter l’aide d’autres entreprises », a-t-elle souligné.

Géraldine Aliphon, directrice d’Autisme Maurice, explique que son ONG a ressenti les séquelles en décembre dernier. Son centre de diagnostic a fermé ses portes par manque de fonds. « Après l’annonce de cette mesure dans le budget de l’an dernier, les entreprises se sont empressées pour couper les 50 % de contributions ». Une partie de son personnel a dû être licenciée mais cela s’est avéré être un moment très difficile pour Géraldine. Certains ex-employés poursuivent l’organisation pour non-paiement de salaires.

L’Autisme Maurice détient 7 classes spécialisées à Quatre-Bornes et à Notre Dame et accueillent plus de 70 enfants. Néanmoins sans centre de diagnostic, les enfants autistes de la classe moyenne sont livrés à eux-mêmes.

Cette année, Géraldine a pu obtenir un sponsor qui a accepté de financer le salaire d’un psychologue. Ce dernier sera à la disposition des enfants, des parents et des professeurs également.

« J’ai envoyé mon projet à la CSR et je n’ai plus qu’à attendre une bonne réponse car pour ce genre de cas, plus d’effectifs sont demandés. Je reste toutefois positive », conclut-elle.

Même son de cloche pour de nombreuses associations qui essaient de solliciter l’aide d’autres compagnies de plus.

Quel sort leur est-il réservé ?