Nasser Rumjaun, conseiller municipal en France : « Le système électoral mauricien est sale » 

Nasser Rumjaun est conseiller municipal à Boulogne-Billancourt en France. D’origine mauricienne, il est venu à Maurice depuis une semaine déjà pour assister au déroulement des élections générales. Cependant, il se dit dégouté par la campagne électorale qui s’est déroulée à Maurice et il dit qu’il est grand temps pour un changement en profondeur du système électoral.

Fort de son expérience politique en France, Nasser Rumjaun est bien placé pour commenter les législatives 2019. Selon lui, la population mauricienne demeure « naïve et facile à manipuler ». Selon lui, cela a pris seulement deux jours pour des politiciens « d’acheter » les électeurs et « ces derniers laissent vendre leur conscience. » 

La population devra ainsi subir les conséquences pour cinq longues années encore. Nasser nous relate qu’en France et les autres pays d’Europe, si un gouvernement est trempé dans plusieurs scandales, comme le dernier gouvernement à Maurice, la population lui donne une correction sévère, mais ici, on lui donne un nouveau mandat !

Nasser a dirigé cinq fois des bureaux de votes en Europe. En guise de comparaison, il dira que le système à Maurice est « sale » et laisse à désirer. « Si zot ti travail pendant 5 ans, zot pa ti bizin vin acheter dimoune la veille election », s’insurge-t-il à propos de certains politiciens.

Il  estime que le système électoral de Maurice « est corrompu jusqu’à la moëlle ». Aussi, selon lui, des candidats ont offert de l’argent aux gens pour voter en leur faveur, chose dont il a été témoin. Un acte qui l’a profondément choqué car dans un pays démocratique, « une chose pareille n’a pas sa place ».

Le conseiller municipal estime de plus que c’est très désuet qu’à peine deux mois de 2020, on garde les bulletins de votes pendant la nuit pour faire le décompte le lendemain. On pouvait bien commencer à dépouiller les bulletins le soir même, selon notre interlocuteur. Il propose d’implémenter un système électronique pour les élections, comme cela se fait dans tous les grands pays du monde.

Nasser va encore plus loin pour se demander pourquoi les 200,000 mauriciens qui résident en France ne peuvent voter par proxy alors que des Bangladais ont, eu, eus le droit de voter à ces législatives. Selon lui, c’est très antidémocratique car plusieurs pays offrent le droit de vote par proxy à leurs citoyens en dehors du pays au moment des élections. « Alors, pourquoi pas Maurice ?,» renchérit notre interlocuteur. Celui qui se prépare à concourir pour les élections générales en France estime que cela aura définitivement un effet sur les résultats et démontrera plus clairement le choix de l’électorat.