Naila Hanoomanjee obtient une augmentation de Rs 70 000…

Alors qu’elle n’assume que l’intérimat au poste de CEO

  • … soit plus de 50%  de son salaire initial de Rs 100 000

En voici une augmentation qui fait sourciller plus d’un à Landscope (Mauritius) Ltd. La fille de la Speaker de l’Assemblée Nationale, Maya Hanoomanjee, Naila Hanoomanjee, a vu son salaire passer de Rs 100 000 à Rs 170 000 alors qu’est pas titulaire au poste de CEO de ladite compagnie.  En effet, les Rs 70 000 additionnelles s’ajoute à son salaire de Rs 100 000. On explique par ailleurs, que le Board of Directors de Landscope (Mauritius) Ltd aurait subi des pressions venues d’en haut pour approuver cette allocation qui ne devait pas dépasser les 50% de son salaire. Cependant, il nous revient que Naila Hanoomanjee lorgne encore plus d’argent (à lire sa déclaration plus bas).   En effet, depuis la fusion entre les défuntes BPML, SPDC et SLDC pour créer Landscope (Mauritius) Ltd et les départs cumulés de Claude Wong So comme CEO de la State Land Development Company (SLDC) et de Koomaren Chetty comme CEO de Business Park Mauritius Limited (BPML), Naila Hanoomanjee qui était alors CEO de la State Property Development Company (SPDC) a été désignée comme Officer in Charge,  soit l’équivalent d’un CEO par intérim.

Depuis quelques temps des questions sont soulevées concernant  le  temps que quelqu’un peut occuper à titre intérimaire  une fonction dans le domaine public après qu’on a demandé à certains fonctionnaires de conserver leur poste pour ce qui semble être une période indéfinie en attendant les nominations de fond.  Pour faire court, nous parlons alors de transparence. Tenez-donc ! Un mot sur lequel l’Alliance Lepep avait mis l’accent, avant et quelques jours après les élections de 2014. Quatre ans après, le mot transparence a fait place à une opacité obscure dans les corps parapublics.  Le MSM l’avait dit, les recrutements, mais principalement pour le poste de Chief Executive Officer (CEO) allait se faire en toute transparence, par un exercice d’appel à candidatures. Un exercice qui n’a jamais été fait dans le cas qui nous intéresse.

Cependant depuis quelque temps, des interrogations à son sujet sont soulevées régulièrement. De plus, la jeune femme n’a jamais, selon son profil LinkedIn, exercé dans une telle position dans sa carrière « longue de 17 ans », comme l’avait précisé Pravind Jugnauth lors qu’une question au Parlement en 2017.  Alors pourquoi, la fille de Maya Hanoomanjee, signe-t-elle les documents de la compagnie Landscope en tant que Chief Executive Officer et non comme Acting CEO ?

L’élément constitutif de l’immixtion de fonctions est d’une part le fait qu’elle signe des documents officiels en tant que CEO et non pas comme Acting-CEO et d’autre part, un élément moral dans le sens qu’elle fait croire au public en général à des pouvoirs qu’elle n’a pas.  Cette affirmation nous pouvons la soutenir avec le fait qu’au niveau du Registrar of Companies, le nom de Naila Hanoomanjee apparaît comme CEO et non CEO par intérim.  « C’est complètement faux vu que le board n’a jamais avalisé ou nommé Naila comme CEO. Elle l’est par intérim », soutient une source à Landscope.

Prenant en compte le fait qu’elle a été nommée en août 2017 à ce poste, cela signifie qu’elle compte plus de 6 mois dans cette fonction. Ce qui est contraire à la plupart des règlements de la bonne gouvernance comme par exemple en Afrique du Sud ou un PDG peut servir d’intérimaire que pendant six mois et dans d’autres pays, le délai est de 12 mois.

Sollicité pour des explications, Naila Hanoomanjee, répond à nos affirmations.  Elle confirme d’emblée qu’elle est bien Acting-CEO et non le titulaire à cette position.  «Je ne peux pas vous répondre sur le recrutement d’un titulaire. C’est au Board of Directors de décider », dit-elle. Naila Hanoomanjee poursuit et répond alors sur les informations concernant son augmentation de salaire. «Je cumule les fonctions de 3 CEO. C’est normal que je perçoive un tel salaire. De plus je perçois les Rs 70 000 que touchait Claude Wong So et j’attends qu’on me paie les allocations de Koomaren Chetty », dit-elle.  Par ailleurs, elle s’attarde sur les projets enclenchés par Landscope (Mauritius) Ltd. «Tout va bien ici, les projets avancent bien », affirme Naila Hanoomanjee. Cependant, à la question qu’elle signe des documents au nom d’un CEO titulaire, Naila Hanoomanjee esquive la question.

Sollicité pour leurs commentaires, le milieu des affaires qui a des relations commerciales avec LANDSCOPE pense que le conseil d’administration et encore moins son président, Gérard Sanspeur, n’a plus le contrôle de la situation à LANDSCOPE à cause du vide causé par l’absence d’un CEO titulaire compétent, recruté en toute transparence.

Marwan Dawood