Munsoo Kurrimboccus, secrétaire de l’UPSEE: « Que la ministre de l’Éducation ouvre une ligne de dialogue »

Munsoo Kurrimboccus, enseignant en sociologie, a été élu comme secrétaire de l’UPSEE (Union of Private Secondary Education Employees), suite à l’Assemblée générale de ce syndicat qui s’est tenue en février dernier, avec Bujeparsad Jugdamby élu comme président. Munsoo Kurrimboccus s’est joint à l’UPSEE en 2007 et a occupé divers postes au sein de l’UPSEE, notamment comme trésorier et vice-président. Il nous explique ici les priorités de la nouvelle équipe dirigeante, qui est de redorer le blason de l’UPSEE et de lui redonner ses lettres de noblesse. L’UPSEE est un syndicat avec plus de 4 000 membres, qui inclut le personnel enseignant, le personnel administratif et les autres employés des écoles secondaires privées.

Ravin HURLOLL

Quelles sont les priorités de la nouvelle équipe dirigeante ?

Nous voulons redynamiser l’UPSEE, qui était dans un état léthargique depuis quelque temps et qui ne répondait plus aux attentes de ses membres.  Une restructuration importante va se faire. Nous ne voulons plus que l’UPSEE cesse d’être un cercle fermé comme c’est le cas actuellement. Nous prônons une politique d’ouverture. Nous ne voulons plus être un simple syndicat qui s’occupe uniquement des relations industrielles. Il y a d’autres activités que nous pouvons faire pour rehausser le secteur de l’éducation. L’innovation doit être toujours présente.

Quelles sont les grandes lignes de votre réorganisation ?

Le poste de secrétaire sera revalorisé en celui de secrétaire-général, qui aura pour tâche de coordonner les activités de plusieurs sous-comités qui seront mis sur pied. Les comités que nous allons mettre sur pied : sont celui des sages, qui regroupera les anciens présidents et qui aura un ‘advisory role’ ; le ‘gender committee’, qui s’assurera de la pleine participation des femmes ; le ‘oversight committee’,  qui aura un droit de regard sur les finances du syndicat et qui s’assurera qu’il n’y a aucune irrégularité; le ‘welfare committee’, qui s’occupera du bien-être des membres ; et pour finir, le ‘technical committee’, qui regroupera les pédagogues et autres têtes pensantes, qui initieront des débats sur l’éducation. Je tiens à préciser que ces idées ne sont pas uniquement les miennes, mais de toute notre équipe.

Quel est votre regard sur la gestion des écoles privées ?

En général, les écoles privées sont bien gérées. Je reconnais toutefois que dans certaines écoles, il y a une situation de conflit permanente. Nous allons surveiller cette situation de près. Il y a de bons managers. Toutefois, certains sont des dinosaures ! Leur façon de fonctionner : faire du ‘dominer’ avec les employés. Nous n’allons plus tolérer cela.

Le collège Victoria a fait la une des journaux récemment…

Le collège Victoria est un cas particulier. Le PSEA lui a donné le permis d’opération en décembre dernier. Or, l’école a fermé ses portes après les intempéries. Les ingénieurs du ministère des Infrastructures ont condamné le bâtiment vu qu’il était un danger pour la sécurité des enfants. Je dirais qu’il faudrait bien voir avant d’octroyer le permis d’opérer.

Est-ce que les autorités ont tendance à minimiser le problème de la drogue synthétique ?

La drogue synthétique fait des ravages. Il faudrait commencer par admettre le fait que la drogue synthétique a maintenant pénétré dans les écoles. Il faudrait « think out of the box » pour résoudre ce problème. Les enseignants ont besoin d’une formation pour pouvoir reconnaitre les premiers signes. Il faudrait recruter des ‘Educational  Social Workers’ dans chaque école et cela de façon permanente, pour venir en aide aux élèves démunis.

Votre avis sur le ‘nine-year schooling’ qui vient d’être implémenté cette année ?

Nous sommes toujours contre le ‘nine-year schooling’. Il n’y a pas eu suffisamment de consultations avec les ‘stakeholders’ avant d’implémenter un projet aussi ambitieux. Nous n’étions pas assez préparés pour soumettre nos propositions. Maintenait, il nous faut adopter une approche pragmatique et donner une chance au projet de réussir. Nous avons plusieurs propositions intéressantes. Par exemple, il faudrait changer le ‘setting’ de la classe traditionnelle. Il faudrait mettre plus d’accent sur la technologie et qu’il y ait une plus grande liberté de mouvement des enseignants. Plus d’activités doivent être prévues pour les élèves.

Quelle sera l’approche de l’UPSEE envers la ministre de l’Éducation et les autorités éducatives ? 

Il est impératif que la ministre de l’Éducation ouvre le dialogue avec les représentants de l’UPSEE. Plusieurs problèmes ont perduré avec la Private Secondary Schools Authority (PSEA) dans le passé, et on prenait trop de temps à les résoudre. Toutefois, nous avons eu récemment une rencontre fructueuse avec le directeur de la PSEA.