Me Kailash Trilochun : « J’ai des dossiers compromettants contre SAJ et Pravind Jugnauth »

Me Kailash Trilochun continue à défrayer la chronique depuis quelques semaines. Il affirme qu’il a des dossiers brûlants contre  le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, et le ‘Prime Minister in waiting’, Pravind Jugnauth. L’avocat soutient également qu’en temps et lieu il va entamer des procédures contre le ministre Nando Bodha, qui est son beau-frère. Il déclare également que ce n’est pas lui seul qui avait réclamé la somme de Rs 19 millions à l’ICTA, mais toute une équipe.

 

Q : Commençons d’abord par les honoraires que vous avez touchés. Est-ce vrai de dire que vous avez réclamé la somme de Rs 19 millions ?

R : C’est erroné de dire que j’ai perçu Rs 19 millions comme honoraires pour avoir représenté l’ICTA contre Emtel. Ce qu’il faut comprendre comme j’ai expliqué plusieurs fois que les honoraires représentent les travaux faits par un groupe d’avocats. Or, selon le code déontologique du barreau, il n’est pas approprié que je dévoile les honoraires  qu’ont touchés mes confrères.

Finalement le temps qu’on a eu pour préparer le cas, était pas simplement impossible, mais inhumain comme je l’ai d’ailleurs signalé au Conseil d’administration de l’ICTA. Ce qui est hors de ma compréhension, c’est qu’il y a eu de par la façon de gérer le cas par le conseil d’administration et plus particulièrement par M. Bhanooduth Beeharee est inimaginable.

La direction du Conseil d’administration  a refusé que ses avocats aient accès aux documents pertinents pour la défense de l’ICTA. Le président lui-même qui était un des trois officiers de Telecom Authority en 1996 aurait refusé de coopérer et d’assister à l’équipe d’avocats. Il aurait plaidé un trou de mémoire concernant ce cas.

 

Q : Est-ce que le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, vous avait demandé de baisser cette somme ?

R : Les discussions qu’on a eues concernant les honoraires pour représenter l’ICTA étaient basées sur le fait qu’il y avait une perception que les Rs 12 millions demandées initialement pour trois cas séparés, c’est-à-dire le cas en première instance, puis l’appel devant la Cour suprême et l’appel devant le Conseil privé. Car il était clair que, d’une manière ou d’une autre, ce cas irait jusqu’au Conseil privé.

Comme il y avait des points préliminaires à présenter devant la cour et que selon SAJ lui-même et Roshi Bhadain, on nous donnait toutes les chances de gagner le cas au stade préliminaire. Le Premier ministre a pensé qu’il serait mieux de facturer par heure et que si nous gagnons, l’affaire s’arrête  et nos honoraires auraient représenté les heures travaillées et pas les six semaines qui avaient été convenues. J’avais bien expliqué que l’ICTA  prenait un risque de me payer plus que les Rs 4 millions initialement demandées pour le procès  en première instance.

Mais c’est le risque  qu’ils ont voulu prendre en dépit de mon conseil. Aujourd’hui, ils n’ont pas le courage de venir expliquer cette simple vérité. Il me semble que quand SAJ a répondu à la question posée au Parlement sur les honoraires, il a été mal inspiré ou tout simplement mal conseillé.

C’est ce mensonge qui aurait déclenché toute cette polémique autour des honoraires de Rs 19 millions. C’est extrêmement décevant de voir que le Premier ministre vienne devant le public pour me dénigrer et dire de purs mensonges.

 

Q : La question de commission avait-elle été évoquée lors de la réunion que vous avez eue avec le Premier ministre?

R : Non, il n’y a jamais eu même une insinuation que je dois donner des commissions à qui que ce soit. Une fois, encore, le PM ment quand il vient dire que j’ai fait de telles insinuations. Ce que j’ai dit c’est quand M. Candahoo a fait des allégations contre un Monsieur qu’il a nommé (comme Kailash Trilochun), il dit que je ne suis pas cette personne.

J’ai expliqué qu’une allégation doit être considérée selon les règles établies par des autorités à travers des jugements de la Cour suprême de Maurice et de la House of Lords. J’ai dit que si j’ai fait des allégations contre SAJ, Pravind Jugnauth ou Showkutally Soodhun, et qu’ils m’auraient demandé  une commission, est-ce qu’on va les arrêter ? Je ne veux pas descendre dans la bassesse. Maintenant je vois que le PM qui est le chef du gouvernement venir dire à toute une nation que je suis un ‘bébète’ et un ‘batchara’. En disant cela, il a catégoriquement commis une infraction au code 296 de notre Code pénal et a enfreint l’article 46 (G) et ( H)  de l’Information and Communication Technologies Act car il a causé la transmission de ses paroles mensongères, diffamatoires et destinées à me causer des inconvénients , inquiétudes et préjudices. Face à cette attaque injustifiée et impardonnable, j’ai pris des mesures qu’il fallait. J’ai consigné une déposition à la police et j’espère que justice sera rendue.

Il a dit que si je n’arrête pas de dire ce que je dis, il va prendre des sanctions  légales contre moi. Or, moi, j’ai donné des instructions nécessaires à mes hommes de loi pour que SAJ soit poursuivi pour dommages intérêts. Je tiens à signaler que l’argent que je gagnerais sera mis dans un fonds qui sera géré par un trust pour venir en aide aux jeunes étudiants  qui n’ont pas les moyens.

 

  • « En temps et lieu, je vais entamer des procédures contre le ministre Nando Bodha, qui est mon beau-frère »

Q : Vous avez déclaré que : « Mo éna zotte la monnaie changé ». «Zotte » c’est qui ? Avez-vous des dossiers contre eux ?

R : Tout ce que veux dire c’est que toute attaque à mon égard sera répondue d’une manière crédible, vérifiable et juridique. Je pense qu’il est indigne qu’un PM comme SAJ m’humilie et m’insulte devant le public en faisant des insinuations contre moi. ‘‘No one is above the law’’, comme l’a si bien dit M. Soodhun. Son heure viendra aussi pour les mensonges qu’il aurait débités contre moi. Mais pour l’heure, j’ai consigné une déposition contre Pravind Jugnauth qui m’aurait traité comme un chien Rottweiller qui est dangereux. C’est une honte de sa part, m’insulter mes parents, mon frère, ma sœur, ma femme et mes enfants. Mme Nando Bodha (ma sœur) n’est pas une chienne.

L’arrogance du PM n’a pas arrêté après m’avoir m’insulté. Il aurait envoyé des messages me demandant de step down pendant l‘enquête  policière. Il est clair que son mensonge était délibéré car il voulait justifier ou du moins expliquer le pourquoi de ma révocation en tant que président de la FIU. Je demande à SAJ et Pravind Jugnauth de faire honneur aux principes auxquels ils adhèrent. Alors démissionnez, Messieurs Jugnauth. La monnaie de change à laquelle je fais référence ne s’arrête pas juste aux Jugnauth, mais…

 

Q : Avez-vous des dossiers contre eux ?

R : Oui, j’ai des dossiers compromettants contre SAJ et Pravind Juganuth. Ils devront faire face à la même justice concernant tout citoyen, peu importe que vous soyez PM, ministre ou futur PM.

 

Q : Entretenez-vous de bonnes relations avec votre beau-frère, Nando Bodha, qui avait demandé au président de la Road Development Authority de vous révoquer et que le ministre aurait dit que vous avez agi dans l’illégalité ?

R : Je n’entretiens pas des relations avec Bodha depuis que la question de Rs 19 millions a été posée. En temps et lieu, je vais entamer des procédures contre Nando Bodha. Je suis choqué  par le comportement  de certaines personnes faisant partie du gouvernement.

 

Q : Que ressentez-vous après que le suspect Désiré Candahoo n’a pu vous identifier comme étant l’homme de loi ayant commandité cette agression de Bhanoodutt Beeharree ?

R : Je me sens soulagé depuis cet épisode d’identification. Il ne peut y avoir d’autre cas contre moi. Selon les dires de son avocat, il y aurait quelqu’un qui aurait usurpé mon identité  pour lui donner des instructions d’aller faire peur à M. Bhanoodutt Beeharee, mais pas l’agresser comme vous le dites.

J’étais absolument certain que l’exercice d’identification serait négatif et qu’il n’y aurait pas de procès contre moi, car après l’enquête de la police, il serait impossible de soutenir « a reasonable suspicion  that I have given instructions to Mr. Candahoo to instill fear in Mr. Bhanoodutt Beharree’s mind ».Il est extrêmement important de connaître toute la vérité dans cette affaire.