Maurice sur la liste grise de la FATF : Quel impact sur notre économie ?

 

La ‘liste grise’ de la Financial Action Task Force (FATF) a été publiée le 21 février, et Maurice y figure en bonne place, parmi des pays tels que le Pakistan et Ghana. La FATF a pris soin d’expliquer comment Maurice s’est retrouvé sur cette liste. Alors que certains disent que la situation est alarmante et aura un impact sur les investissements dans le pays ainsi que sur l’économie, d’autres pensent que la situation ne va pas affecter le pays.

Selon Xavier Duval, l’inclusion de Maurice sur la liste grise de la FATF représente un très grave danger pour l’offshore mauricien, qui concerne directement environ 20 000 personnes qui gagnent leur vie dans ce secteur, et qui contribue pleinement à l’économie du pays.

Maurice est dorénavant considéré comme une juridiction où il y a des doutes sur la propreté du pays, de ce fait les nouveaux investisseurs vont s’abstenir avant de faire des investissements dans le pays. Quant aux anciens investisseurs, ils vont choisir des nouveaux pays qui ne se trouvent pas sur la liste grise pour investir.

Xavier Duval note que malgré que Maurice ait jusqu’à septembre de l’année prochaine pour régler les défaillances, faire cela peut être difficile car il concerne directement l’Independence de nos institutions. Il fait ressortir que le Coronavirus est de passage mais les critiques de la FATF pourront avoir un effet au long terme ou même un effet permanent. Il espère que le gouvernement va prendre le problème au sérieux ainsi qu’en urgence, il demande aussi que le gouvernement fasse une enquête sur la raison pour laquelle Maurice se retrouve sur cette liste et qui sont ceux/celles qui en sont les responsable.

Jack Bizlall quant à lui, donne une réplique au ministre Seeruttun sur ces propos en lui disant qu’il ne pourra jamais tenir, parce qu’il est le valet d’une dynastie qui a des comptes à rendre depuis la construction du Sun Trust, en passant par le scandale MCB-NPF et la clinique Med Point. Et poursuit en expliquant que la FATF intervient tant sur le plan national que sur le plan international pour combattre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Et la FIU est déjà en action comme membre d’un système international pour mener ce combat. Mais les États Unis ont mis la main sur la FIU et TOUTES les organisations de même nature à travers le monde. C’est le pays qui décide quel blanchiment d’argent accepter ou pas ! Quel terrorisme soutenir ou pas !

Personne ne réalise que les États Unis financent de multiples crimes à travers le monde, même l›assassinat des gens qui minent leur crédibilité, c’est l’Etat le plus criminel au monde. Notre pays est une plaque tournante du blanchiment d’argent entre l’Asie et l’Europe. Pour mener un tel combat il faudrait que les dirigeants du pays et de nos institutions aient les mains propres. C’est à nous d’exercer ce contrôle ! A travers des individus et des organisations non gouvernementales qui ne sont pas financées par les intermédiaires des corrupteurs et des corrompus. C’est à dire l’Etat mauricien, nous dit-il

Faites une enquête sur nos syndicats, nos ONG, nos partis politiques, qui sont financés.Il existe même des  Mutual Aids qui permettent des dépôts de grosses sommes d’individus qui ne peuvent justifier les sources de leurs revenus…

Il a conclu en disant « Je dis à Seeruttun que la meilleure façon de combattre le blanchiment d’argent c’est de quitter le MSM et le gouvernement et de ne plus être membre du MSM ».

Dev Erriah, avocat dans l’offshore partage un avis très différent et estime que Maurice sur cette liste grise n’a pas vraiment d’impact sur l’offshore ni sur notre économie. Il nous explique que Maurice a un délai de six mois pour informer la FATF des actions que le pays compte entreprendre, de la, la FATF doit faire un constat pour décider si Maurice va pour gagner sa place dans la liste blanche, cela va prendre jusqu’à septembre de l’année prochaine. Il nous fait comprendre que cette liste concerne plus les banques de l’ile et la banque de Maurice n’a pas le contrôle comme dans d’autre pays à donner des peines lourdes sur les fraudes.

En ce qui est de l’impact, il note que cela dépend de quelle institution qui a mit le pays dans la liste grise si c’était l’Union Européen alors là il y aurait eu impacte. Il nous donne un exemple du Seychelles et Cayman Island, lors de la dernière mise à jour de l’Union européens ces deux pays se retrouvent sur la liste noire. Dans leur cas, les répercussions sont que les pays Européen ne peuvent pas les utiliser comme juridiction.

En gros Dev Erriah fait ressortir que Maurice sur la liste grise de la FATF n’a pas d’impact sur l’offshore ni sur l’économie du pays.

 

Neevedita Nundowah