Mariée à un Rodriguais… : Sa demande de transfert en attente depuis 4 ans

Une garde-chiourme attend depuis quatre ans son transfert pour pouvoir aller rejoindre son mari à Rodrigues. Cela alors que ses collègues masculins ont eu sans problèmes un transfert pour cette île. Une situation mesquine que la belle-mère de la surveillante dénonce.

Affectée à la Mauritius Prisons Service, plus précisément à la prison des femmes à Beau-Bassin depuis huit ans, C. est une femme de 34 ans. Elle est mariée à un Rodriguais depuis quatre ans. Elle s’est dévouée corps et âme dans ce métier dangereux, mais se voit refuser sans raison apparente sa demande de transfert pour qu’elle parte travailler à Rodrigues afin d’être plus proche de son mari.

Mari et femme sont fonctionnaires et entrevoyaient un avenir paisible à Rodrigues, ensemble. Hélas, cela ne restera qu’à l’état de rêve, vu l’attitude tâtillone et injuste de la part de l’administration de la prison.

Mais la belle-famille de la jeune femme monte au créneau pour déplorer ce cas de « discrimination », selon eux. Une situation inacceptable où leur bru se retrouve loin de chez eux depuis qu’elle s’est mariée.

La belle-mère de la jeune femme se demande : « Comment se fait-t-il que quelqu’une qui est mariée civilement ne peut avoir de transfert pour pouvoir aller travailler auprès de son mari à Rodrigues ? » Selon elle, sa bru fait face à une « discrimination », car d’autres officiers, des hommes, ont reçu leur transfert pour aller travailler à Rodrigues. Mais autre son de cloche apparemment pour les femmes : concernant sa bru, on lui demande d’attendre qu’il y ait un poste vacant là-bas pour faire une demande de transfert.

« Ou ti bizin gueter ki kaliter dimoune ou pe al marier avan rod alle Rodrigues » !

Qui plus est, notre interlocutrice nous relate qu’un officier affecté au service des ressources humaines, imbu de son arrogance, fait des reproches malvenues et injustifiées à sa bru à chaque fois que cette dernière demande qu’elle soit considérée pour aller travailler à Rodrigues. Le malotru devait même lui dire que : « Ou ti bizin gueter ki kaliter dimoune ou pe al marier avan rod alle Rodrigues » !

Des propos que la belle-mère juge inacceptables car il n’existe aucun problème de famille et que ce serait le service qui pose problème. Et d’ajouter que cela ne devrait pas être un souci car mari et femme travaillent tous les deux dans la fonction publique. « Une demande de transfert depuis quatre ans, et surtout à cause d’une raison valide qu’est le mariage, ne peut être considérée ? Est-ce que Maurice et Rodrigues ne forment pas une seule république ? », martèle Mme Collet. Pour elle, ce n’est pas la mer à boire pour transférer une employée à Rodrigues.

Sollicitée pour une réaction, la surveillante de prison nous explique qu’elle ne peut plus accepter cette injustice car ses autres collègues ont eu leur transfert sans problème. Elle n’a rien fait pour empêcher sa belle-famille d’aller de l’avant avec cette affaire, car cela concerne aussi la famille de son mari. C. nous dévoile qu’elle a déjà envoyé plusieurs lettres au ministère du Travail, mais sans aucune réponse jusqu’ici.