Manque d’effectifs aux casernes des pompiers de Port-Louis : « Nous ne voulons pas revivre un autre L’Amicale », dénoncent des pompiers

 

Selon des sapeurs-pompiers des casernes de Port-Louis, il y a un manque chronique de camions anti-feu et de personnel, ce qui met en péril les habitants de la capitale. Les sapeurs-pompiers disent ne vouloir pas revivre l’incendie de triste mémoire du casino L’Amicale en 1999, où sept personnes avaient péri dans les flammes.

En ce 23 mai 1999, une bonne partie des camions anti-incendie et des pompiers de Port-Louis avaient été dépêchés pour éteindre un incendie sur un  terrain en friche dans le nord. Au même moment, un incendie criminel faisait rage à L’Amicale à Port-Louis, et les pompiers étaient en sous-nombre pour éteindre cet incendie. « Ce manque d’effectifs a peut-être coûté la vie à ces sept personnes », dénonce un pompier qui a tenu à garder l’anonymat.

Les pompiers de la Capitale ont en effet peur qu’un incident similaire ne se reproduise. Selon nos interlocuteurs, pas plus tard que le jeudi 23 octobre, les pompiers de Port-Louis s’étaient rendus à Khoyratty dans la soirée, pour circonscrire un incendie qui avait éclaté sur un chantier de vieille ferraille. Au même moment, les pompiers restants ont dû se rendre à Bagatelle, où une voiture était en flammes.

Ce qui fait que durant une bonne partie de la nuit, il n’y avait aucun sapeur-pompier dans la ville de Port-Louis. Cela par manque d’effectifs, plus précisément par manque de camions anti-incendie et autres autopompes, et par manque de personnel. En outre, les camions des casernes de Port-Louis sont un état pitoyable.

Là où le bât blesse : les hauts gradés du Mauritius Fire Rescue Service (MFRS) ne se privent pas pour faire la demande de nouvelles voitures de fonction, qu’ils reçoivent quasi-immédiatement. Mais en ce qui concerne les camions anti-feu et autres équipements nécessaires, les pompiers peuvent toujours courir…

« Quand est-ce que les hauts gradés vont comprendre que la ville de Port-Louis est à tout moment à risque, et qu’il doit y avoir les effectifs nécessaires pour la sécurité des habitants ? », lâche notre interlocuteur, frustré par tout ceci. « Attendent-ils qu’il y ait mort d’homme pour agir ? »

 

N.N