Manan Fakoo reçoit trois balles qui lui ont été fatales : Les deux premiers suspects arrêtés nient les faits 

 

Suite à la mort de Manan Fakoo, deux premiers suspects ont été arrêtés, après que les enquêteurs se sont basés sur un incident qui a eu lieu le week-end dernier sur l’aire de stationnement d’une boîte de nuit à Grand-Baie. Il s’agit de deux habitants de Saint-Pierre, dénommés Nitish et Antish. Lors de leur interrogatoire, les deux hommes devaient nier toute implication dans le meurtre de Manan Fakhoo, mais confirment qu’un incident a bien eu lieu le week-end dernier à Grand-Baie, où Manan Fakoo était impliqué.  Selon ces deux hommes, alors qu’ils se trouvaient sur l’aire de stationnement de la boîte de nuit en question, plusieurs véhicules sont arrivés et une dispute a éclaté concernant une histoire de parking. « Manan Fakoo et banne lezotte dimoune ine batte nous », ont expliqué les deux hommes à la police. Les enquêteurs multiplient leurs efforts en vue de retracer d’autres suspects dans cette affaire.

Retour sur cette nuit fatidique 

C’est une scène digne d’un film d’action qui s’est déroulée à la rue Swami Dayanand, mercredi soir. Manan Fakoo, ancien agent politique, se trouvait dans sa voiture quand il a été accosté par deux hommes à moto portant des casques intégraux. L’un d’eux est descendu de la moto et a fait feu sur la victime. Les deux hommes ont ensuite pris la fuite.

Le blessé a démarré en trombe en direction du poste de police de la localité. Au poste de police, Manan Fakoo a demandé aux policiers de le conduire en urgence à l’hôpital Victoria. À ce moment précis, les deux véhicules du poste étaient en patrouille. Les policiers ont expliqué à Manan Fakoo qu’ils allaient faire appel au Service d’aide médical d’urgence (SAMU) pour l’évacuer à l’hôpital. Mais ce dernier a préféré se rendre lui-même à l’hôpital dans son propre véhicule.

Une dizaine de minutes plus tard, ce sont ses proches qui ont informé la police à leur tour que Manan Fakoo a été blessé par balle. Immédiatement, une équipe s’est rendue sur les lieux de la fusillade, et une autre s’est rendue à l’hôpital Victoria. En route, Manan Fakoo est parvenu à communiquer avec ses proches pour les mettre au courant de cette agression par balles.

Arrivée au ‘Casualty’, la victime a eu du mal à s’exprimer face au personnel soignant. Avec difficulté, il a pu expliquer qu’il a été blessé à la mâchoire et au cou. Un examen radiologique a confirmé trois objets métalliques dans le corps de la victime. Le personnel médical savait déjà que son état de santé était sérieux bien que la police a soutenu que son état était stable. Pendant la soirée, il a été admis à l’unité des soins intensifs car une des balles se trouvait dans sa gorge.

Le lendemain, il a subi une délicate intervention chirurgicale, et deux balles ont été extraites de sa nuque et de sa mâchoire. Mais celle se trouvant dans sa gorge est resté coincée, car c’était vraiment risqué pour procéder à une intervention. Jeudi soir, son état de santé s’est détérioré, et le personnel des soins intensifs a dû prendre la décision de l’intuber, car il pouvait difficilement respirer. Depuis, son état de santé n’a cessé de se détériorer. Finalement, Manan Fakoo a rendu l’âme aux petites heures ce vendredi matin. L’autopsie pratiquée par le Chief Police Medical Officer (CPMO) a attribué son décès à des blessures causées par un coup de feu au cou.

Selon la police, un pistolet de calibre .25 aurait été utilisé pour tirer sur Manan Fakoo. L’enquête est menée par la Major Crime Investigation Team (MCIT), en collaboration avec la Criminal Investigation Division (CID) de la Western Division.

Les caméras de surveillance Safe City de la région ont été visionnées par les enquêteurs. Le lieu de l’incident n’est pas couvert par les caméras, mais toutefois, les enquêteurs ont pu voir les deux individus à motos prendre la fuite. Il s’agit d’une moto de couleur noire, selon les enquêteurs.

La sécurité a été rehaussée dans le pays depuis jeudi dernier, ce que le commissaire de police, Khemraj Servansing, a confirmé lui-même lors d’une conférence de presse. En alerte maximale, des unités de la Special Supporting Unit(SSU)et celles de la Special Mobile Force (SMF)quadrillent à travers le pays constamment pour éviter la circulation des gangs.

 

Diverses réactions

Ce meurtre a suscité plusieurs réactions. Rama Valayden et Rooben Mooroongapillay ont été les premiers à monter au créneau pour réclamer que les images des caméras de surveillance de la région soient ‘secured’. Le Commissaiire de police, Khemraj Servansing, a, de son côté, rassuré la population. Aucune raison de s’inquiéter, a-t-il dit, car ce n’est possiblement qu’un règlement de compte ou une vengeance. Il a donné la garantie que les coupables seront vite arrêtés. Navin Ramgoolam, le leader du PTr, estime, lui, que cette mort est « suspecte » et condamne la police de n’avoir pas fait son travail correctement, d’autant que Manan Fakoo a été autorisé à se rendre à l’hôpital en conduisant lui-même sa voiture alors qu’il était blessé et qu’il courait lui-même un danger tout en mettant la vie des autres en péril en conduisant dans cet état.