L’implémentation prête à confusion

Compensation salariale et salaire minimal

Depuis quelques temps, les employés d’Aquarelle Clothing sont dans le doute concernant le paiement de la compensation salariale par la compagnie. Le salaire minimal de Rs 8 140 ajouté à la compensation salariale de Rs 360 et l’allocation de Rs 500 de la Mauritius Revenue Authority aux employés de la zone franche est désormais une réalité depuis ce mois-ci.  Cependant, l’absence de directives claires et directes a créé une situation de confusion tant chez les employeurs que les salairés.

Les employés d’Aquarelle Clothing recevront-ils leurs salaires incluant la compensation salariale de Rs 360 ? En principe, oui.  Toutefois, des rumeurs faisant état du contraire au sein des travailleurs a failli créer une situation de panique à Aquarelle Clothing. La cause, l’absence de communication.  « Noune tende dire pas pou gagne compensation salariale », explique un employé, qui est désormais soulagé par les explications d’un des responsables de l’usine.

Ce dernier, sollicité pour une réaction, a expliqué qu’Aquarelle Clothing n’avait jamais l’intention de ne pas payer les employés. « Nous existons depuis maintenant 25 ans et jamais il n’ y a eu des situations où nous n’avons pu payer les salaires à temps ! », explique le manager d’Aquarelle Clothing. Ce dernier poursuit ses explications en disant que « nous étions en attente des guidelines du ministère.  Il n’a jamais été question de ne pas payer les employés. La compensation salariale est une loi que nous devons respecter. Nous sommes en communication avec le ministère et nous allons payer », dit-il.

L’apprentissage menacé ?

La confusion règne également chez les entreprises qui acceptent des apprentis ou des stagiaires. À Plaine-Lauzun, Harold L’Esperance est propriétaire d’un garage. Ce dernier, dont le garage est affilié au Mauritius Institution of Training Development (MITD), avait l’habitude de prendre des apprentis pour les former dans la mécanique. Cependant, Harold a dû limoger deux apprentis récemment, ne pouvant se permettre de les former tout en leur payant la somme de Rs 8 500  chacun. « Mo préfère ajoute ène ti cash lor la et prend ene mécanicien professionnel. Eski apprentissage bane jeunes pas pou mort ek sa mesure gouvernement là ? », s’interroge le mécano. Comme Harold, ils sont plusieurs employeurs qui ne savent pas quoi faire et nombreux sont les apprentis qui se retrouvent sans formation après avoir été licenciés par leurs employeurs. La raison est l’absence d’une communication claire et précise du ministère du Travail à ce sujet.

Sollicité pour une réaction, le service de presse du ministère du Travail explique que le salaire minimum est applicable uniquement aux employés à plein temps.