Les fossoyeurs du cimetière de Bigara dénoncent : Ils ne sont plus rémunérés pour leur transport du soir et les ‘overtimes’

Le cimetière de Bigara, situé à Les Casernes, Curepipe, est l’un des cimetières les plus fréquentés du pays. Mais les ‘Burial Ground Attendants’, fossoyeurs, qui sont nécessaires pour le bon déroulement des activités funéraires, font face à plusieurs soucis, tels que le non-paiement des allocations qui leur sont dues et le manque d’équipements.

Trois ‘Burial Ground Attendants’, des pères de famille, dont deux comptent 20 ans de service, se sont tournés vers nous pour faire état de leurs doléances. Essentiellement, ils se plaignent de la façon dont ils sont traités et payés. Ils ont bien frappé à plusieurs portes, et se sont tournés vers leur syndicat, mais en vain. Rien n’a été fait jusqu’ici pour remédier à leurs problèmes.

Un de ces ‘Attendants’ nous explique qu’il y a trois ans de cela, les employés qui venaient faire les enterrements musulmans (‘Mayyat’) dans la soirée recevaient bien une allocation de Rs 200 pour leur frais de transport. Mais depuis, bien que les ‘Mayyats’ aient toujours lieu, ils ont cessé de recevoir cette allocation. Ils ont essayé d’en parler avec le maire de Curepipe, qui leur a promis qu’il allait faire le nécessaire, mais rien à ce jour. Malgré cela, les employés font leur travail, comme il leur est demandé.

En sus du ‘travelling’, les ‘Attendants’ expliquent que depuis août de cette année-ci, ils ne reçoivent plus les paiements pour les heures supplémentaires effectuées durant la nuit. Ils sont censés recevoir une somme approximative de Rs 115 pour chaque heure, mais ce paiement ne s’est pas fait pour les cinq derniers mois.

Selon un ‘Attendant’, les enterrements durent parfois de 4 à 5 heures, et cela une fois par semaine. Or, il n’y a aucun système de rotation, alors qu’ils ne sont seulement qu’a trois pour assurer ce service. Le cimetière est normalement ouvert de 9 h à 18 h et tout travail effectué  après 18 h est comptabilisé comme ‘overtime’. Un des ‘Attendants’, excédé, nous dit qu’ils envisagent sérieusement d’arrêter de venir effectuer le ‘mayyat’ le soir, car ils ne sont pas payés pour cela.

Outre les soucis de non-paiement, les ‘Burial Ground Attendants’ demandent aux autorités concernées de prendre en considération leur requête de leur fournir les équipements nécessaires pour qu’ils puissent faire le travail en respectant les normes d’hygiène, notamment des gants : « Nous travaillons avec des personnes décédées et il nous faut des gants pour pouvoir faire ce travail. » Des requêtes ont bien été faites auprès des inspecteurs qui viennent faire des ‘site visits’, mais là aussi, aucun développement.

Les ‘Burial Ground Attendants’ font ressortir en outre de tout cela, il y a plusieurs problèmes au cimetière mais ceux dont ils ont fait mention sont les plus importants. Ces pères de famille souhaitent que leurs problèmes soient réglés une bonne fois pour toutes et qu’ils puissent gagner leur argent pour pouvoir faire leur travail et nourrir leurs familles.

Sollicité pour une réaction, le maire de Curepipe nous a expliqué que nous devons nous tourner vers le département des Ressources humaines. Ce que nous avons fait, mais nous n’avons reçu aucune réponse pour l’heure. Nous y reviendrons dans les jours suivants.