Le Premier ministre est-il atteint du même syndrome que Showkutally Soodhun ? Plus précisément celui de mentir comme il respire ? Parce qu’il faut bien se rendre à l’évidence, Pravind Jugnauth a multiplié les déclarations fausses et malicieuses ces derniers temps. Le fait-il exprès pour manipuler l’opinion publique ? Ou bien se fait-il lui-même mener en bateau par ses conseillers coupés de la réalité ? Quoi qu’il en soit, le capitaine semble perdre le contrôle de son navire qui chahute dangereusement. D’autant qu’il n’a presque plus de crédibilité aux yeux de la population. Sunday Times vous présente ci-dessous quelques exemples où Pravind Jugnauth a été rattrapé par ses mensonges abusifs. Voilà qui a de quoi nous emmerder et nous causer du « distress » et de l’« anxiety ».
Tentative de déportation de Shameem Korimbocus
Ingérence prouvée malgré un démenti concernant l’implication de son gouvernement
Il l’a dit sur un ton presque dédaigneux. « Ena ene kiken ki reste Dubaï. Li pe dire ena kitsoz ki line poster lor Facebook, nou pe rode fer déporte li. Totalement fausse ! Auken l’autorité, ni la police, ni au niveau PMO nou pane contacté gouvernement Dubaï pou dire déporte sa boug la », a insisté Pravind Jugnauth lors d’une fonction dans le cadre des célébrations de Divali, vendredi dernier. Et puisque la lumière remporte toujours la victoire sur l’obscurité, la vérité n’a pas tardé à faire surface. Dès le lendemain, il a été prouvé, comme l’atteste la bande sonore que Sunday Times avait mise en ligne dans la nuit du 10 novembre dernier, qu’il y avait bel et bien eu ingérence de la part d’un membre du gouvernement, en l’occurrence Showkutally Soodhun. Soit Pravind Jugnauth ne savait pas toute la vérité, ce qui met en perspective son incapacité à contrôler ses troupes, soit il a menti par exprès, ne sachant pas qu’il serait pris dans les filets. Depuis, le chef du gouvernement n’a pipé mot sur cette affaire, préférant cette fois-ci s’attaquer au député Shakeel Mohamed et à Dawood Rawat.
Travaux de rénovation par Ireko
Pravind Jugnauth partie prenante à l’époque
À peine a-t-il leurré la population sur le cas de Shameem Korimbocus que Pravind Jugnauth a débité une autre grossièreté, mardi. Se laissant sans doute berner par le journal en ligne financé en grande partie, à coups de généreux pubs, par Mauritius Telecom que dirige son conseiller Sherry Singh, le Premier ministre a choisi de blâmer Dawood Rawat pour les prétendus travaux de rénovation de l’Assemblée nationale par Ireko. Or, cette filiale de BAI avait été appelée à rénover uniquement l’ancienne aile de l’hôtel du gouvernement, excluant l’hémicycle. D’ailleurs, c’est bien Pravind Jugnauth lui-même qui avait, en tant que ministre des Finances, justifié les raisons pour lesquelles le contrat d’un montant de Rs 350 millions avait été alloué à Ireko lors d’une PNQ en date du 17 août 2010. Encore une fois, soit sa mémoire lui fait défaut, dans lequel cas on peut la lui rafraîchir, documents du Hansard à l’appui, soit le Premier ministre ne fait que gober tout ce que lui refilent ses conseillers.
Elections villageoises
Pris dans ses propres contradictions
Les élections villageoises étaient prévues pour ce décembre, avait soutenu Pravind Jugnauth à l’Assemblée nationale le 25 juin 2018. Or, il devait se contredire lors d’une conférence de presse en octobre. Interrogé par un confrère sur la date de la tenue de ces élections, il devait changer de version en niant catégoriquement avoir tenu de tels propos. Pourtant, les écrits et les vidéos des travaux parlementaires sont là pour le prouver. Qu’importe ! Cela ne gêne point le Premier ministre qui pense peut-être que tout le monde a une mémoire aussi défaillante que la sienne. Certaines mauvaises langues prétendent qu’il lui serait préférable de feindre l’oubli que d’affronter véritablement les élections villageoises, surtout après la victoire du PTr à la dernière élection partielle au no. 18. Comme quoi, notre chef du gouvernement ne verrait aucun inconvénient à manipuler la vérité afin d’accommoder ses propres intérêts.
Promesses électorales
Virevolte tous azimuts
Les faussetés débitées par Pravind Jugnauth ces derniers temps ne surprennent guère puisque le manifeste électoral de la défunte Alliance Lepep lui-même est truffé de mensonges. Nous avait-on dit que sir Anerood Jugnauth cèderait son ‘primeministership’ à son fils Pravind comme s’il s’agissait d’un héritage familial ? Pravind Jugnauth ne s’opposait-il pas farouchement au projet métro-léger au point d’avoir adressé une lettre au Premier ministre indien Narendra Modi pour le dénoncer alors que le Metro Express est aujourd’hui présenté comme LE projet phare de ce gouvernement ? Ne nous avait-on pas promis que les politiciens ne prendraient pas la parole lors des fonctions socioculturelles ? Quid de la fourniture d’eau sur une base 24/ 7 ? Les proches et les agents politiques de nos élus ne sont-ils pas favorisés de façon outrancière depuis la prise de pouvoir de ce régime alors qu’on nous avait promis exactement le contraire ? Que sont devenues leurs promesses concernant l’introduction de la télévision privée (mise à part celle qui vise uniquement le divertissement comme annoncé dans le dernier budget de Pravind Jugnauth) ou de la « Freedom of Information Act » ? La liste étant bien trop longue, chacun pourra l’agrémenter à sa guise…, en tant que ministre des Finances,
