Les enquêteurs craignent un bis repetita de l’affaire Michaela Harte

Depuis que Ravi Rutnah assure la défense du suspect Meerhossen 

Malgré un important développement dans l’enquête sur le meurtre de la Sud-Africaine en début de semaine, les Casernes centrales sont sérieusement contrariées par les déclarations publiques de Me Ravi Rutnah, qui a affirmé que son client a été victime de brutalité de la part des enquêteurs de la Major Crime Investigation Team (MCIT).

Cette unité aurait été dessaisie de l’enquête et le Central Criminal Investigation Department (CCID) aurait pris le relai.

Le premier rapport du Forensic Science Laboratory (FSL), qui est tombé lundi dernier, est jugé accablant pour le suspect. Les vêtements et les chaussures saisis chez lui contenaient bel et bien des traces de sang de la victime.

Voilà que Ravi Rutnah offre ses services bénévolement pour défendre Sahib Meerhossen, provisoirement accusé du meurtre de la Sud-Africaine Lara Rijs. Aussitôt, il consigne une déposition au poste de police de Moka, où il a affirmé que son client aurait été victime de brutalité policière de la part des officiers de la MCIT et ceux de la CID de Grand-Baie. Le même soir, il a adressé une correspondance au Commissaire de police, Mario Nobin, pour lui faire part de cette affaire et clamer l’innocence de son client.

La CID de Grand-Baie et la MCIT dessaisies de cette enquête sensible

 Aux Casernes centrales, toutes les dispositions ont été prises pour que l’affaire Michaela Harte ne se répète pas. C’est-à-dire, le meurtre d’une étrangère qui reste non résolu et où les coupables se baladent en liberté.

Dès le week-end dernier, c’est le Central Criminal Investigation Department (CCID), sous la houlette de l’assistant commissaire de police, Devanand Reekoye, qui a pris le relai de l’enquête.

Pourquoi la CID de Grand-Baie et la MCIT ont-elles été dessaisies de cette enquête sensible, se demande-t-on du côté des Casernes centrales. Ce sont d’ailleurs ces enquêteurs qui avaient pris la décision de perquisitionner immédiatement le domicile de Sahib Meerhossen, quelques heures après son arrestation. Notons que des pièces à conviction possibles, qui ont été d’une grande aide aux enquêteurs, ont été retrouvées.

Avec les enquêteurs du CCID qui ont pris le relai en début de semaine, plusieurs étapes concernant cette enquête, qui ont  déjà été franchies, devront être effectuées de nouveau.

Extrait d'un entretien paru dans l'Express en janvier 2014
Extrait d’un entretien paru dans l’Express en janvier 2014

Ravi Rutnah et l’affaire Michaela Harte

Quelques semaines après le meurtre de Michaela Harte, Ravi Rutnah qui défendait le prévenu Avinash Treebhowon dans le meurtre de l’Irlandaise Michaela Harte avait accordé une interview à nos confrères Radio One et l’Express, où il affirmait que son client n’avait nullement l’intention de tuer la jeune femme, qui était en lune de miel dans la chambre 1025 de l’hôtel Legends (aujourd’hui LUX) à Grand-Gaube. Il avait clairement affirmé dans l’interview que son client avait consigné sa version des faits aux enquêteurs de la MCIT, où ce dernier confirmait avoir participé à l’agression mortelle de l’Irlandaise, mais qu’il n’avait nullement l’intention de tuer Michaela Harte. Il avait qualifié ce crime comme un malheureux incident.

À un moment donné, il aurait même été question d’assigner l’avocat Ravi Rutnah comme témoin de la poursuite. Mais cet élément aurait été négligé par la poursuite.