Les avoirs de Raouf Gulbul passés au crible par la Task Force : L’aide des autorités britanniques prochainement sollicitée ?

Raouf Gulbul a été entendu pour la première fois par les enquêteurs de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) mercredi dernier, ces derniers faisant partie de la Task Focre mise sur pied dans le sillage du rapport Lam Shang Leen. Les enquêteurs passent ou passeront au crible les biens que possède l’homme de loi, ainsi que ses transactions financières et ses comptes bancaires. Il n’est pas à écarter que les autorités mauriciennes aient recours à leurs homologues britanniques ou à des ‘court orders’. En attendant, l’interrogatoire de Raouf Gulbul a été suspendu après que ce dernier ait promis de retourner avec des documents.

Une confrontation tant attendue. Mercredi matin, c’est accompagné de son avoué, Me Jaykar Gajudhar, que Raouf Gulbul s’est rendu dans les locaux de la commission anticorruption à Réduit. Au centre de son interrogatoire, les biens qu’il possède à Maurice, ainsi que plusieurs transactions financières.

Cet aspect avait été abordé lors d’une de ses auditions devant la commission d’enquête sur la drogue l’année dernière. Paul Lam Shang Leen et ses deux assesseurs s’étaient alors attardés sur plusieurs biens que possède l’avocat. Lors de cette même audition, la commission avait voulu savoir s’il possédait des biens à l’étranger, comme par exemple an Angleterre. L’avocat avait nié catégoriquement être le propriétaire d’un immeuble ou qu’il détenait des actions dans une propriété.

Jusqu’ici, ni la commission d’enquête, ni les enquêteurs de l’ICAC ne sont en présence de preuves à l’effet que Raouf Gulbul possède effectivement des biens à l’étranger. D’où la raison qu’une décision a été prise en fin de semaine de solliciter les autorités britanniques afin de tirer au clair cette affaire. Dans les jours ou semaines à venir, les enquêteurs mauriciens comptent adresser une correspondance officielle dans ce sens pour solliciter l’aide des Britanniques. Dépendant de la réponse de ces derniers, il n’est pas à écarter que des enquêteurs fassent le déplacement pour aller sur place. Mais pour l’heure, il est prématuré pour confirmer cela, expliquent des sources de l’ICAC.

Mercredi dernier, l’interrogatoire de Raouf Gulbul a débuté à la commission anticorruption. Dans un premier temps, il a été question de l’acquisition de plusieurs biens. Des sources proches des enquêteurs affirment que l’avocat a pu répondre de façon satisfaisante à certaines questions, mais avait répondu de façon douteuse sur d’autres questions. D’où la raison que les enquêteurs ont préféré suspendre l’interrogatoire, après que l’avocat ait promis de retourner dans les locaux de la commission anticorruption avec des documents. Un interlude qui pourrait prendre une ou deux semaines, selon nos sources.

Aussitôt ce volet bouclé, les enquêteurs se concentreront sur les comptes bancaires de l’homme de loi. Cela à la suite des allégations de son neveu, Reaz Gulbul, qui avait aussi officié comme clerc à son étude. Ce proche de Raouf Gulbul avait allégué qu’il avait à plusieurs reprises converti des grosses sommes d’argent en devises étrangères. Plusieurs dépôts seront également examinés. À ce stade, on affirme que l’enquête pourrait prendre beaucoup de temps, car il se pourrait que les enquêteurs aient recours à des ordres de la cour pour analyser son compte bancaire.