Le professionnalisme et l’hygiène avant tout

L’une des principales missions de la Mauritius Meat Authority (MMA) est d’assurer que l’abattage dans ses locaux à Roche-Bois se fait selon le respect de toutes les normes hygiéniques, sanitaires et environnementales. Nous nous sommes rendus à la route Abattoir très tôt jeudi matin alors que les premières opérations venaient de démarrer. Les métiers de l’abattoir sont nombreux comme nous l’avons découvert suite à la visite guidée assurée par Nazir Aukauloo dans les différentes sections de cet organisme tombant sous le ministère de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire.

Sous la responsabilité experte donc de Nazir Khan Aukauloo, chef-boucher qui travaille à la MMA depuis 1978, une soixantaine d’employés s’affairent chacun à leur tâche dans le principal hall d’abattage réservé à la race bovine. Les deux autres salles, l’une pour l’égorgement des cabris et moutons, et l’autre pour celui des porcs, sont tout aussi bien séparées l’une de l’autre, de l’arrivée de ces bêtes vivantes dans le parc jusqu’à ce que les carcasses ne soient embarquées à bord des véhicules de la MMA pour la livraison dans les marchés, foires et boucheries. Le maniement des machines et outils électriques, des couteaux bien aiguisés et l’agilité et la rapidité lors de chacune des étapes de la production sont au crédit des professionnels à l’œuvre dont certains comptent jusqu’à 39 ans de service avec des horaires de travail très particuliers, l’abattoir fonctionnant dès 3h les vendredis et à 4h les jeudis et samedis.

Le bétail à être abattu doit rejoindre le parc à Roche-Bois, la veille, nous fait-on comprendre. Les animaux ne seront alimentés que d’eau jusqu’à tôt le lendemain matin quand ils seront conduits, un par un, vers la chaîne d’abattage pour être égorgés selon la pratique et les règlements en vigueur par des sacrificateurs. À la MMA, les inspections vétérinaires sont nécessaires et régulières avant que la viande ne quitte les lieux. Son ingénieur suit aussi tous les mouvements sur place alors que la chaîne de production, une fois démarrée, ne laisse pas le moindre répit. C’est une structure bien rodée et une mise en place impeccable que nous constatons à chaque étape de l’abattage. Même au sous-sol où se trouve la triperie, les employés ne laissent rien au hasard que ce soit pour le nettoyage des abats ou des pattes. Ces sous-produits comestibles y sont expédiés avec le plus grand soin pour éviter tout contact avec la viande fraîche lors des opérations d’épluchage, de découpage, de pesée, de calibrage des carcasses et d’embarquement sous la supervision des chauffeurs-livreurs.

Le nettoyage et le maintien en état de propreté et d’hygiène des locaux de la MMA ne passent pas inaperçus. Entre employés, le sérieux, la bonne entente et la coopération assurent le bon fonctionnement des activités professionnelles et le parfait déroulement des opérations à différents niveaux en attendant la construction d’un abattoir plus moderne pour la production et la livraison de la viande fraîche dans des conditions optimales de sécurité et de confiance.

Le DG Raaj Daumoo, la discipline un must

Rajesh Raaj Daumoo, directeur général de la MMA, se dit être bien à cheval sur les principes quand il s’agit de discipline et de rigueur au travail. En poste depuis l’année dernière, il s’assure que l’organisation dont il est responsable fonctionne comme il se doit avec les meilleures compétences dans les différents secteurs tombant sous sa charge. Lors d’un récent entretien dans son bureau à Roche-Bois, il nous avait fait part de sa vision pour un service irréprochable à la population. Cet homme de dialogue, depuis son installation à la tête de ce corps public régi par la NAPRO de 2013 (National Agricultural Products Regulatory Office Act), a fait de la communication avec les nombreux partenaires de la MMA son outil de prédilection. Pour lui, l’information et la formation du personnel sont importantes. Il est à l’écoute de son équipe et la nouvelle machine dans la triperie, par exemple, est l’une de ses initiatives pour plus d’efficacité et une meilleure motivation pour ceux qui y travaillent.

Nazir Khan Aukauloo, chef-boucher

C’est un homme d’expérience qui connaît tous les rouages de l’abattoir, ayant passé 38 ans de sa vie entre les quatre murs de notre unique « slaughterhouse ». Pour cet habitant de Rose-Hill, les bonnes pratiques hygiéniques sont de rigueur et toutes les sensibilités sont respectées lors du déroulement des tâches diverses confiées aux ouvriers qui opèrent sous son ordre. Sa responsabilité est aussi de veiller à ce que chaque employé soit à son poste et que personne ne chôme une fois les grandes manœuvres déclenchées. « Nous avons le devoir d’activer les choses à chaque niveau des opérations pour qu’il n’y ait pas de retard pour la livraison car il s’agit de la viande fraîche et doit atteindre son point de vente dans les meilleurs délais. »

PROFITABILITÉ. Jeudi matin, dans la Goat Section, un seul cabri a été égorgé à l’heure de notre visite, soit à 6h quand débutent les opérations dans ce secteur. Il arrive que ses 20 salariés soient contraints au chômage technique des fois, ce qui explique la perte. L’abattage des cabris et moutons étant donc en baisse, un déficit de Rs 6 millions a été enregistré en 2015 contre un profit de Rs 13 millions (pour 8 056 bœufs égorgés) pour la section bœuf pour la période correspondante. La MMA a fixé ses Slaughter Fees à Rs 17.05 le kg.

HORAIRES. La MMA compte 134 employés et sauf ceux qui travaillent dans l’administration aux heures de bureau, tous les autres doivent être sur leur lieu de travail à 6h les lundis, mardis et mercredis, à 4h les jeudis et samedis, et à 3h les vendredis dans les trois sections bien distinctes (bœuf, cabri et porc), chacune disposant de son propre vétérinaire. Ils rentrent une fois que l’abattoir aura fini d’être opérationnel selon le volume d’abattage et les lieux nettoyés et désinfectés. Le 31 décembre et le 1er janvier sont les jours les plus durs de l’année eu égard au nombre de bêtes à couper et découper.

ABATTAGE. Selon les statistiques de l’année écoulée, le nombre de têtes égorgées dépasse les 30 000 chaque année. Durant la période dite « entre-chasse », des établissements comme Médine, Constance et Bel Ombre sollicitent les services de la MMA pour l’abattage des cerfs (frais de Rs 17.60 le kg) qui s’effectue chaque mardi seulement. Les données approximatives annuelles tournent autour de l’égorgement de 8 500 bœufs, 8 600 cerfs, 5 800 cabris et moutons et 8 900 porcs.

VENTE. La MMA livre la viande bovine à Rs 120 le kilo aux bouchers et aux détenteurs de permis pour le commerce de cette chair. Les membres du public souhaitant acquérir deux quartiers ou plus d’un bœuf doivent contacter l’abattoir en avance pour les arrangements nécessaires et ils paieront également le kilo à Rs 120.