Le prix de la « trash energy » passe de Rs 3.09 à Rs 4.45/ KMh : Ivan Collendavelloo, l’accusé no. 1 ?

  • Jackpot pour Alteo, miettes pour les petits planteurs
  • Pourquoi est-il intervenu en faveur d’Alteo, au détriment de l’Etat et des petits planteurs ?

Pourquoi le prix proposé par le CEB à Alteo pour la « trash energy » est-il passé de Rs 3.09/ KWh à Rs 4.45/ KWh après une réunion tenue au siège du ministère de l’Energie et des Utilités publiques le 18 février 2019 ? C’est la question qui est sur toutes les lèvres en ce moment et qui embarrasse fortement le gouvernement, plus particulièrement le Premier ministre lui-même. D’autant que c’est son adjoint et partenaire, Ivan Collendavelloo, qui est directement pointé du doigt dans cette affaire.

 

L’intervention du « Deputy Prime Minister » Ivan Collendavelloo pour que la compagnie Alteo puisse bénéficier de Rs 4.45/ KWh au lieu de Rs 3.09/ KWh, soit une hausse de Rs 1.36, est très mal vue au sein de la communauté des planteurs, de la classe politique, mais aussi et surtout dans les rangs même de la majorité gouvernementale. Car cette affaire, ayant à coup sûr une « nuisance value » pour le gouvernement, risque de coûter très cher à ce dernier, surtout à l’approche des élections.

L’affaire remonte en février de cette année. Suite à des négociations, le CEB a décidé de renouveler le contrat de PPA (Power Producer Agreement) d’Alteo pour une période additionnelle de trois ans, et ce sans aucun exercice d’appel d’offres. Ce qui est déjà scandaleux. Mais ce qui encore plus révoltant c’est qu’Alteo, à travers son « Chief Executive Officer » (CEO) André Bonieux, s’est tourné vers le DPM et ministre de l’Energie Ivan Collendavelloo afin d’obtenir un prix supérieur pour la « trash energy » à celui que lui proposait le CEB. En effet, l’Acting General Manager de cet organisme, S. Mukoon, avait proposé, le 15 février de cette année, de payer Rs 3.09/ KWh à Alteo pour la « trash energy », qui est générée à partir des feuilles de cannes. Un tarif que la compagnie Alteo n’a pas jugé suffisant et elle l’a fait savoir au CEB dans une correspondance trois jours plus tard, soit le 18 février.

Jackpot vs. miettes

Une réunion s’est alors tenue au ministère de l’Energie le même jour, plus précisément le 18 février, entre les différentes parties pour des discussions approfondies. Une réunion qui aura vraisemblablement des retombées positives pour la compagnie Alteo puisque le CEB lui annonce, dans une lettre en date du 26 février, que le prix de la « trash energy » a été fixé à Rs 4.45/ KWh.

Un développement de taille qui a surpris plus d’un. Pour quelles raisons Ivan Collendavelloo a-t-il revu le pris proposé  à Alteo à la hausse ? Il faut savoir qu’en approuvant cette augmentation, le no.2 du gouvernement a accordé un jackpot de plusieurs milliards de roupies sur un plateau à cette compagnie. Alors que les petits planteurs, eux, n’en bénéficieront que des miettes, puisqu’ils ne percevront qu’une petite roupie par KWh pour la « trash energy » !

Patrick Assirvaden fustige Collendavelloo

Cette situation pousse Patrick Assirvaden hors de ses gonds. « Pourquoi ces négociations ont-elles été faites dans le bureau de Collendavelloo et non au CEB ? » se demande-t-il. Il ne s’explique pas pourquoi Collendavelloo s’est substitué au rôle du « negociating panel » pour accorder une hausse à Alteo. « Ki kalité négociation line fer ki au lieu li baisse prix, li donne hausse alors ki CEB pa ti pe rode paie sa prix la ? Kifer li pane négocier pou ki planteurs gagne plis ? Ki l’intérêt Collendavelloo pe défane quand li pe favorise Alteo au détriment de l’Etat, la population et bane ti-planteurs ? » s’interroge Patrick Assirvaden en regrettant que le CEB n’a été réduit qu’à un « rubber stamp ».