Le parti de toutes les bourdes

Muvman Liberater (ML)

Fondé en 2014 par Ivan Collendavelloo, le Muvman Liberater (ML) prônait supposément une rupture avec les pratiques établies des partis politiques existants. Trois ans plus tard, le parti s’est effectivement démarqué des autres formations politiques. Mais certainement pas en matière de bonne gouvernance. Le ML s’est plutôt révélé comme un parti opportuniste qui traîne des casseroles à la pelle. Il n’a ainsi rien à envier au MSM qui est également secoué par de nombreux scandales. Ensemble, les deux partis du gouvernement font la paire, quoique certains au sein du MSM n’apprécient guère les agissements du ML. Le premier couac pour le parti « carré carré » est venu à peine deux semaines suivant sa création quand Sheila Bunwaree, qui avait co-fondé le ML, a été expulsée. Depuis, les élus et les membres du parti enchaînent les bourdes et les scandales…  

Zahirah RADHA

 

Ivan Collendavelloo

Le défenseur de Sobrinho et des femmes proches du gouvernement

Avec lui, pas de ‘cata cata’. Il le dit d’ailleurs ‘carré carré’. C’est sans hésitation qu’il prend la défense du multimilliardaire angolais Alvaro Sobrinho, de la présidente Ameenah Gurib-Fakim ou encore des femmes proches du gouvernement. Mais pas que. Tel un papa poule, le leader du ML défend bec et ongles les membres de son parti. Peu importe s’ils sont éclaboussés par des scandales. Ce qui fait de lui un « soutirère » du premier ordre. Mais ce n’est pas tout. Ivan Collendavelloo a surtout péché pour s’être fait l’avocat de l’homme d’affaires Alvaro Sobrinho alors que ce dernier se retrouve au centre de controverses. En tant que Deputy Prime Minister et ministre de l’Énergie et des utilités publiques, le ‘sleeping chihuahua’, tel qu’il a été surnommé par Roshi Bhadain, a également failli dans sa tâche en permettant le CEB Fiber Net Co. Ltd, une compagnie subsidiaire du CEB, de conclure un accord avec ECI Telecom, une compagnie israélienne, alors que Maurice avait rompu tous liens commerciaux avec Israël.

 

Ameenah Gurib-Fakim

Le chef d’État qui confond les rôles

Elle n’a jamais fait de la politique active et elle n’est pas membre du ML. Néanmoins, on la connaît très proche d’Ivan Collendavelloo. C’est d’ailleurs sur les recommandations de ce dernier que la scientifique Ameenah Gurib-Fakim a été nommée à la présidence de la République. Ce qui rend, en quelque sorte, Ivan Collendavelloo et le ML responsables des agissements du chef d’État. Raison pour laquelle d’ailleurs le numéro 2 du gouvernement s’est précipité pour défendre la présidente de la République dans le sillage de l’affaire Alvaro Sobrinho. Outre d’avoir facilité l’octroi des licences bancaires à l’homme d’affaires angolais, l’occupante de la State House a également fauté en acceptant d’être la directrice du Planet Earth Institute (PEI).  L’affaire a fait grand bruit sans que le gouvernement ne s’en émeuve. Ce scandale a fini par tomber aux oubliettes, ayant été chassé par l’affaire Sumputh.

 

Anil Gayan

Le  garant des intérêts de Vijaya Sumputh

Il s’est d’abord attiré des critiques en tenant la fameuse phrase tenue à l’Assemblée nationale : « Government is Government and Government decides ». Puis il s’est fait foudroyer par Ally Lazer et les autres travailleurs sociaux en soutenant qu’il n’y avait pas de quoi s’alarmer sur la situation des drogues synthétiques. Mais ce qui l’a surtout crucifié, c’est incontestablement l’affaire Sumputh. Comme si la nomination de Vijaya Sumputh à la Cardiac Unit n’était pas suffisante, l’ancien ministre de la Santé avait également autorisé le renouvellement du contrat de celle-ci sous de nouveaux ‘terms and conditions’. L’affaire a choqué tout le monde, y compris son collègue de parti et actuel ministre de la Santé, Anwar Husnoo, qui a tout déballé au Parlement, et le Premier ministre Pravind Jugnauth qui n’a pas tardé à instituer un Fact Finding Commitee (FFC) sur toute l’affaire. Alors que le rapport du comité est attendu, on soutient déjà, au Government House, que les carottes sont cuites pour Anil Gayan.

 

Ravi Rutnah

L’avocat qui transgresse les règlements 

L’affaire fait actuellement grand bruit. Le dernier scandale en date concerne l’épouse du député du no 7. Cette dernière aurait bénéficié de Rs 800 000 pour son traitement à l’étranger sous le ‘Overseas Treatment Scheme’. Comment a-t-elle pu bénéficier de telles facilités alors que les revenus de la famille dépassent largement le seuil de Rs 60 000 mensuellement ? En sus de son salaire de député, qui s’élève à plus de Rs 200 000, Ravi Rutnah perçoit également des honoraires en tant qu’avocat. Ce qui disqualifie son épouse de bénéficier de cette facilité gouvernementale. Le député du MMM, Adil Ameer Meea, promet déjà une question dessus à la rentrée parlementaire. Celui qui se disait un peu ‘fed up’ par rapport à l’attitude des dirigeants de son parti devra faire preuve de beaucoup de courage pour affronter la tempête (ou doit-on dire The Tempest, connaissant son penchant pour Shakespeare ?) qui se profile à l’horizon. D’autant que son camarade de parti, Anil Gayan, risque d’être également inquiété dans cette énième affaire qui embarrasse le ML puisqu’il était ministre de la Santé au moment des faits.

 

Vijaya Sumputh

Celle qui a eu les ailes coupées

Elle est l’une des nominés politiques les plus controversés. Le soutien indéfectible de son ami Anil Gayan lui avait donné des ailes. Ce qui la permettait de voler relativement haut. Mais la franchise d’Anwar Husnoo et l’intransigeance de Pravind Jugnauth lui ont finalement coupé les ailes. Le salaire de Vijaya Sumputh était tellement exagéré que le chef du gouvernement n’a pas réfléchi deux fois avant de mettre sur pied un Fact Finding Committee (FFC) sur elle. Elle a ainsi été moins chanceuse que d’autres qui, selon ses propres aveux, percevraient bien plus qu’elle. Cette affaire lui a coûté très cher, ayant dû démissionner de son poste de directrice de la Cardiac Unit. Elle a également été contrainte à prendre un congé politique. Elle peut toutefois compter sur le soutien moral et affectueux de ses proches amis, dont Ivan Collendavelloo et Anil Gayan, en attendant les conclusions du rapport Aujayeb.