Le CEO aurait eu droit à une berline de Rs 3 millions

En dépit des finances précaires de la MPL

Frustration, malaise et manque de considération envers les employés de la part de la direction. Ce sont là les sentiments qui animent une bonne partie des employés de la Mauritius Post Ltd. Mécontents de leurs conditions d’emploi et la pression quotidienne qu’ils subissent au sein de cette institution, les employés comptent désormais faire entendre leur voix.

Le renouvellement du contrat du CEO de la Mauritius Post Ltd, en l’occurrence Gyandev Moteea, et une circulaire datant du jeudi 16 mars qui interdit les employés de communiquer avec la presse semblent être la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.  Après l’épisode de la PS du ministère de la Technologie et de l’Innovation qui avait convoqué un board meeting le 10 avril et ce sans l’aval du président, la Mauritius Post est encore une fois secouée par de nombreux dysfonctionnements.

Selon nos recoupements, glanés auprès de certains employés de la Mauritius Post, il nous revient que la PS du ministère de la Technologie et de l’Innovation vient d’approuver l’achat d’une voiture pour le CEO, à un coût très exorbitant, malgré que les finances de la poste seraient dans le rouge. La voiture avoisinerait les Rs 3 millions. Certains employés disent même que Gyandev Moteea aurait pu acheter une voiture privée à ses frais étant donné qu’il percevrait un salaire au-delà de Rs 270 000 mensuellement.

« La participation de la poste dans l’actionnariat de la MPCB est l’une des causes du gouffre financier », avance un cadre de cette institution. Pour rappel, la poste avait participé dans le passé à l’actionnariat de la MPCB, à hauteur de 44 %, soit un montant de Rs 510 millions, alors qu’elle accumulait des pertes. Cette affaire avait fait grand bruit en 2016. Les jours du chairperson de la poste en la personne de  Gayetree Brijmohun seraient comptés, selon les dires de certains employés. En effet, il existerait une forte pression qui vient « d’en haut » pour faire partir la chairperson. Cette dernière serait très stricte et agirait avec droiture dans son travail, ce qui serait l’une des raisons pourquoi on veut lui couper l’herbe sous les pieds, laisse-t-on entendre. « Il existe une clique au sein de la Mauritius Post et comme Mme Brijmohun n’est pas dans leur camp, on veut sa tête », affirme une source au sein de la Mauritius Post. Contactée au téléphone, Gayetree Brijmohun s’est abstenue de tout commentaire.

 

Les employés veulent descendre dans la rue

Exaspérés par toute cette situation, plusieurs employés ont d’ailleurs signifié leur intention de descendre dans la rue pour exprimer leur mécontentement. La pomme de discorde : le renouvellement du contrat de l’actuel CEO et les mauvaises conditions de travail au sein de cette entreprise. Le CEO, qui occupe ce fauteuil depuis 14 ans, bénéficierait des privilèges en raison de sa proximité avec un ministre du MSM. Ces employés allèguent aussi que certains de leurs collègues seraient privilégiés au détriment des autres. Aussi, plusieurs personnes ont été recrutées dernièrement, sans passer par des avis de recrutement. La plupart d’entre eux seraient des proches ou petits copains des hauts cadres. « C’est le chaos total à la Mauritius Post. Il y a des postmasters qui siègent au sein de la section d’audit et qui font ce qu’ils ont envie de faire. D’ailleurs, nous émettons aussi des doutes sur les qualifications de l’Internal Auditor », affirme une source à l’intérieur de la poste.