La « Tourism Authority » accusée de violer ses propres règlements

Octroi de deux nouveaux permis de « parasailing »

  • Ces nouvelles licences auraient-elles été taillées sur mesure pour favoriser le proche d’un ministre ?

Un communiqué émis par la ‘Tourism Authority’ le 27 septembre dernier concernant le remplacement de deux licences de ‘pleasure craft’ par ceux de ‘parasailing’ à l’île aux Cerfs fait l’objet de dénonciations de la part des opérateurs des bateaux de plaisance. Une compagnie a même juré un affidavit en cour suprême contre la ‘Tourism Authority’ l’accusant de violer ses propres règlements …

Dans le communiqué émis le 27 septembre 2018, la ‘Tourism Authority’ invite de nouveaux opérateurs de « parasailing » à soumettre leurs applications pour opérer à l’île aux Cerfs. Cela en remplacement de deux « commercial pleasure craft licences » qui auraient « lapsed ». Les nouveaux opérateurs de « parasailing » avaient ainsi jusqu’au vendredi 19 octobre pour soumettre leurs applications. Une des conditions clés pour l’application de ces nouveaux permis est que « the parasailing activity should be carried out from a self-landing (which the deck is fitted) craft ». Cependant, selon cet opérateur qui a juré un affidavit en cour suprême, la décision de la ‘Tourism Authority’ d’inviter des applications pour l’octroi de nouveaux permis de « parasailing » à l’île aux Cerfs serait contraire à ses propres règlements. En effet, selon la « licencing policy » publiée par cet organisme le 5 janvier 2018, il est stipulé qu’aucun nouveau permis ne sera octroyé sur la côte Est, allant de Pointe Lafayette aux Bois des Amourettes, ainsi qu’à l’île aux Cerfs.

Poussant le bouchon plus loin, le dénonciateur soutient que dans un rapport rédigé il y a un an de cela, la ‘National Coast Guard’ (NCG) avait insisté pour qu’une distance minimale d’un mille nautique soit respectée entre les différents pontons à l’île aux Cerfs. Celle-ci en compte déjà trois. Ce qui fait qu’il n’y a plus d’espace pour en accommoder d’autres. L’opérateur en question soutient aussi que de nouvelles activités nautiques pourraient porter atteinte à la sécurité d’autres opérateurs et des visiteurs. D’autant, que cette partie du lagon est déjà sujette à de divers accidents en raison des nombreuses activités nautiques. En effet, il y a au moins une centaine de bateaux de plaisance et 30 catamarans qui opèrent à l’île aux Cerfs actuellement. Il avance aussi plusieurs raisons techniques afin de démontrer que les nouvelles activités de « parasailing involving self-landing » pourraient s’avérer dangereuses pour diverses raisons. Cet opérateur réclame ainsi une injonction contre la ‘Tourism Authority’.

Prem Beerbul : « Nou douté ki éna magouilles » 

La décision de la ‘Tourism Authority’ d’octroyer ces deux nouveaux permis de « parasailing » est dénoncée par les opérateurs des bateaux de plaisance. L’un d’entre eux nous avoue ne pas comprendre comment la ‘Tourism Authority’ puisse remplacer les permis des bateaux de plaisance par ceux du « parasailing ». Il craint que de nouvelles activités nautiques n’engendrent de « graves conséquences écologiques ».

Prem Beerbul, le président de l’Association de l’Est, ne s’explique pas non plus cette décision de la ‘Tourism Authority’. « À ma connaissance, pena auken permis ki ine « lapse ». Mais si tel est le cas, nou demane Tourism Authority vine donne nou les noms et numéros permis de sa deux opérateurs ki zotte permis ine lapse la », dit-il. Et d’ajouter : « Nou douté ki éna magouilles. C’est pou sa ki nou oulé ki tou faire dans la trasnsparence », souligne-t-il.

Taillé sur mesure pour le proche d’un ministre ?

Dans l’entourage des opérateurs existants, il se chuchote que ces nouveaux permis auraient été taillés sur mesure afin de bénéficier à un proche d’un ministre. Raison pour laquelle la ‘Tourism Authority’, agissant sous les ordres de ce ministre, aurait été contrainte de faire fi de ses propres règlements. Il nous revient, par ailleurs, que la directrice de la ‘Tourism Authority’ ferait également l’objet d’un affidavit. Déçu de n’avoir pas obtenu un permis alors qu’elle lui en aurait promis un, cet opérateur aurait décidé de la dénoncer. D’autant qu’il aurait déjà investi dans l’achat d’un nouveau bateau de plaisance.