La PPS Roubina Jadoo-Jaunboccus en mauvaise posture

Commission Lam Shang Leen

  • Sa démission comme députée réclamée au no 2

Elle a passé un sale quart d’heure à la commission d’enquête sur la drogue mercredi dernier. Pressée de questions par le commissaire Paul Lam Shang Leen, la PPS Roubina Jadoo-Jaunboccus a fini par craquer. Et c’est en larmes qu’elle a répondu aux interrogations de la commission. La députée du no 2 a eu toutes les peines du monde à convaincre ses interlocuteurs. Les plus avertis du barreau estiment que les carottes sont cuites pour cette élue du MSM.

Revenons-en aux faits qui lui sont reprochés. L’avocate aurait rencontré, en 2009, pas moins de 37 détenus. Et ce en une seule journée. Ce qui relèverait d’un exploit, selon des membres du barreau. « De toute ma carrière, je n’ai jamais vu ce genre de choses se produire », nous a dit Me. Antoine Domingue, ancien président du Bar Council, dans un entretien qu’il nous a accordé cette semaine (voir en pages 6-7). Un fait qui aurait également étonné les membres de la commission. « Ce qui m’interpelle, c’est : comment avez-vous fait pour vous occuper de tous ces détenus d’un coup […] Du reste, certains ne sont pas vos clients. Et rencontrer 37 détenus d’un même coup ! Comment vous faites ? », lui a demandé l’ancien juge Paul Lam Shang Leen. Bon nombre de ces détenus se sont avérés être des trafiquants de drogue, dont Christopher Kabinda, J.M. Kanamwanje, Chakoree, Urjoon, Emilien et J.Bottesoie, entre autres. Roubina Jadoo-Jaunboccus a voulu se défendre en disant qu’elle s’était rendue à la prison pour rencontrer les frères Sumodhee mais qu’elle s’est retrouvée en face de ces 37 détenus. Or, elle a été prise dans les filets du commissaire qui lui a rappelé que sa rencontre avec les frères Sumodhee remontait au 2007 alors que celle avec les 37 prisonniers s’était déroulée en … 2009 !

Pressions sur une consœur

Selon la commission d’enquête, Roubina Jadoo-Jaunboccus aurait également rencontré plusieurs autres groupes de détenus, soit des groupes de 9, 14 et 15 prisonniers. Ce qui interpelle surtout, c’est que la PPS aurait également effectué des ‘unsolicited visits’. Pour quelles raisons aurait-elle effectué ces visites alors que ses services n’ont pas été retenus par ces prisonniers? La réponse demeure floue. La PPS s’est également fait rattraper par une visite qu’elle a effectuée à la prison des femmes le 16 décembre 2014, soit une semaine après qu’elle ait été élue comme députée de la circonscription no 2. Les frasques de Roubina Jadoo-Jaunboccus ne s’arrêteraient pas là. La députée aurait également tenté d’intimider l’avocate Trisha Shamloll. Celle-ci a fait de graves allégations contre le président de la Gambling Regulatory Authority (GRA) et la Law Reform Commission (LRC), Raouf Gulbul, la semaine dernière. Ce comportement de la députée est vu d’un mauvais œil au barreau, mais aussi d’une frange des élus de la majorité. De quel droit s’arroge-t-elle pour ainsi faire pression sur une consœur qui a été convoquée devant une commission d’enquête ? En tant qu’avocate, ne sait-elle pas qu’elle enfreignait la loi en ce faisant ? Serait-ce parce qu’elle est parlementaire qu’elle se croit tout permettre ? Ce sont les questions qu’on se pose dans les milieux concernés.

Sa démission réclamée

Au no 2 où elle a été élue aux dernières élections, les révélations faites au cours de sa comparution devant la commission a eu l’effet d’une douche froide. Même ses plus proches collaborateurs seraient très remontés contre elle. « Comment a-t-elle pu défendre des trafiquants alors qu’elle avait juré de mener une croisade contre le trafic de drogue durant sa campagne électorale de 2014 ? » se demande-t-on. « Nou ti faire li bocou confiance. Mais li fine trahir nou. Li pé défanne bane barons et c’est nou banne jeunesse ki pé fini are la drogue », se lamente une mère de famille qui a travaillé pour la PPS aux dernières élections législatives. Certains estiment même que, de par ses agissements, Roubina Jadoo-Jaunboccus se serait disqualifiée comme députée et réclament sa démission immédiate.