La nomination d’un nouveau conseiller suscite la polémique

Au Village Council de Rivière du Poste

Les membres du Village Council de ce petit village du Sud ne voient pas d’un bon œil la nomination d’un nouveau conseiller.  Le nouveau venu est membre du Mouvement Socialiste Militant et sa nomination n’est pas la bienvenue. De plus, il se montre très ambitieux. Il veut être cette fois-ci membre du District Council de Savanne pour y être Président.

Non seulement sa nomination suscite la polémique, mais la façon dont il a été nommé met de l’huile sur le feu. Lors des élections villageoises du 2 décembre 2012, Jayraz Lufor se porte candidat sous la bannière du Groupement Progressive.  Le candidat ne se fera pas élire et ne terminera que 11e. Quatre ans après, il se retrouve conseiller du Village Council de Rivière du Poste. Selon notre source, ce membre du Comité Central du MSM bénéficie d’un « gros appui politique ».

Mais comment en est-on arrivé-là ? Sa nomination intervient après que le siège du conseiller Subrun du Front Commun de Rivière du Poste a été déclaré vacant. Ce dernier s’est envolé pour l’étranger et comme le stipulent les règlements, un siège est déclaré vacant après que son occupant s’absente pour six mois consécutifs. Il fallait lui trouver un remplaçant. La suite logique aurait été de puiser dans la reserve list soumise par l’équipe dirigeante qui est le Front Commun de Rivière du Poste. Cependant leur reserve list a été rendue nul and void par la Commission électorale en 2015 puisqu’ils n’avaient pas respecté les règlements de Gender Base.

Une nomination sans consultation

Le vrai problème, selon notre source, est que cette nomination aurait pu nuire à la majorité dirigeante.  L’équipe dirigeante du conseil de village de Rivière du Poste est composée des membres du Front Commun de Rivière du Poste qui possède sept membres contre deux au Groupement Démocrate de Rivière du Poste qui assume le rôle de l’opposition au sein de ce conseil. Notre interlocuteur s’interroge sur le fait que cette nomination aurait pu renverser l’équipe dirigeante si cette dernière n’avait pas une avance confortable. D’autant plus qu’il soutient qu’aucune consultation n’a eu lieu au préalable entre le ministère des Collectivités locales et le conseil du village.

« L’ordre ine vine d’en haut »

Pire ! Notre source nous révèle que lors de la cérémonie de prestation de serment, seuls deux conseillers étaient présents dans la salle du conseil.  « Zis deux conseillers village ti présent kan Jayraz Lufor ine prête serment couma conseiller. Personne dan nou groupe pane aller.  Et sa cérémonie prête serment là ti bizin pas éna. Li illégal. » Pourtant, poursuit-il, lorsqu’il est parti en compagnie des autres conseillers demander des explications auprès de la Chief Executive, ils sont tombés des nues. « Line dire nous ki l’instruction vine dépi lahaut et ki li pas pou capave faire nanier », notre source nous révèle qu’ils ont une nouvelle fois essayé d’attirer l’attention sur « l’illégalité » de la cérémonie de prestation de serment de Lufor, mais en vain.

« D’après section 42 article 3 Local Government Act de 2015, li dire ou ki No businees in council shall be transacted unless 1/3 of the members are present. Bé ti éna zis trois mem dimoune. Kan noune ale get madame là line dire nou ki taking of oath pas ene business sous règlement. »

Le cas de Roche-Terre

« Le mal était déjà fait, il est vrai de dire que nous avions commis une erreur lorsqu’on nous a soumis notre reserve list. Mais ce n’est pas une raison pour nominer quelqu’un aveuglement », s’insurge notre source. Selon lui, il y a un cas semblable qui s’est produit au village de Roche-Terre après qu’un conseiller avait démissionné. Tout comme pour celui de Rivière du Poste, la Reserve List avait été rejetée par la Commission électorale, mais dans ce cas, la nomination avait été faite différemment.  Lorsque le conseiller avait démissionné, « la Commission électorale avait décidé de procéder par le système de Best Loser ».  Notre source explique que c’est « la personne arrivé 10equi avait été nommée conseiller et non pas la 11e ou la 15e ».

Que nous dit la Local Government Act ?

Selon la section 42 article 6 de la Local Government Act de 2011, la loi stipule ceci :-

(6) Where, in the case of the filling of a vacancy pursuant to subsection (2)(b), no remaining person is available on the group’s reserve list or where the group did not submit a reserve list at the time of the general election of the local authority, the Minister may appoint any person who is qualified to be a Municipal City Councillor, Municipal Town Councillor or Village Councillor, as the case may be, to fill the vacancy.