Au cœur d’une maison coloniale à la rue Arsenal

Une belle maison située à la rue Arsenal qui retrace l’histoire de Port-Louis, et en parallèle, celle d’une famille hors du commun, les Rosette. Quatre sœurs, Annie, Luce, Louise, Renée et leur frère Serge, tous célibataires à l’âge dit d’or, vivent dans cette maison en bois, qui date d’une époque bien révolue, soit de 1902.

Louise Rosette devent l’ancien piano de la famille

Des arbres feuillis et des fougères assurent la beauté et la fraîcheur de la maison des Rosette. Assise sur un fauteuil en rotin, Luce Rosette, âgée de 92 ans, nous fait le récit de la riche histoire de sa maison, où elle a vécu depuis sa naissance. « Cette maison appartenait auparavant à ma grand-mère paternelle Marie, puis à mes parents et après le décès de ces derniers, elle est maintenant à nous », dit-elle, plongée dans ses souvenirs. « Nous étions une famille nombreuse de douze enfants, maintenant nous ne sommes plus que six. » Un de ses frères vit en France.

L’intérieur de la maison reflète, dans toute sa splendeur, une richesse patrimoniale inégalable, et sans aucune trace de termites. Sur le mur en bois, des photographies de sa famille ramènent le visiteur dans le temps. Au centre, un certificat de participation, décerné à Luce Rosette, pour le concours Hors du temps, regroupant les plus belles maisons coloniales.

Ce bloc marque l’année quand la maison a été construite, soit 1902

Une maison rustique et pleine de souvenirs

Installée dans son fauteuil roulant, Annie Rosette, l’aînée de la fratrie, âgée de 94 ans, de corpulence frêle, nous accueille chaleureusement, avec un large sourire au visage. Elle a les yeux pétillants et déborde d’une amabilité hors du commun, envers les visiteurs comme pour les membres de sa famille. Elle arrive difficilement à marcher, mais elle rayonne de bonheur malgré son âge avancée. Elle fait de la couture depuis sa jeunesse, mais l’âge oblige, elle ne peut plus coudre des vêtements.

L’antique chandelier de la salle de séjour de la famille Rosette

Accompagnée par ses sœurs dans le salon, Renée Rosette, âgée de 86 ans, était une ancienne puéricultrice dans une école maternelle. Elle est de nature introvertie et timide. Son visage, toujours alerte, trahit une vivacité d’esprit. Elle reste toujours à l’écoute des autres et aide ses sœurs pour les travaux de ménage. Louise, âgée de 83 ans, est de nature calme et douce. Une innocence, qu’elle n’a pas totalement perdue, se traduit par des petits rires qui égayent la pièce. Elle est l’adorée de ses sœurs et ses frères.

L’escalier en colimaçon en bois au centre de la maison

Lors d’une visite à l’intérieur des pièces, Luce relate comment le cyclone Carol avait endommagé une partie de la toiture de la maison. Il a fallu refaire le toit. À l’arrière de leur salle à manger, un escalier en colimaçon en bois qui monte à l’étage, inutilisé et fermé depuis plusieurs années. À leur âge, ces dames sont toujours autonomes et ne dépendent que sur elles-mêmes. Elles s’engagent à fond dans leurs tâches ménagères au quotidien et entretiennent leur maison elles-mêmes.

De vielles photographies aux tons sépia ornent l’intérieur de la maison

Les Rosette est une famille exemplaire des personnes âgées. Ils ont depuis longtemps appris la vraie signification du bonheur : vivre unis avec les siens et regarder le temps s’écouler paisiblement.