[L.E] Workers Rights Act 2019

Injuste qu’une ressortissante étrangère mariée à un Mauricien n’a aucun droit de compensation en cas de perte d’emploi

Nous avons assisté récemment à la fermeture d’une usine dans le secteur textile et manufacturier. C’est toujours déchirant quand une entreprise ferme ses portes laissant des employés sans emploi. Ces derniers sont souvent pris de court et n’ont pas les ressources nécessaires de rebondir et encore moins quand le monde fait face à une de ses plus grandes crises économiques et sanitaires.

Heureusement dans le cas de cette usine, le gouvernement, à travers une bonne négociation du ministère du Travail a pu obtenir avec l’employeur une compensation d’un mois par année de service pour chaque Mauricien qui a travaillé dans cette entreprise. L’article 69(2(1)(b) de la Workers Rights Act stipule que ce genre de compensation n’est pas octroyé a un travailleur migrant ou un « non citizen ».

Il est évident que le travailleur migrant a un contrat de durée déterminée et rentre normalement chez lui quand l’entreprise cesse ses activités. On sait aussi que les revenus d’un travailleur étranger vont très peu dans  l’économie mauricienne mais plutôt vers leur pays d’origine. Mais l’article 69(2)(1)(b) empêche injustement mais légalement une personne vivant à Maurice, ayant épouser un ou une Mauricienne, ayant une famille, de pouvoir bénéficier d’une compensation.

Dans le cas de l’usine concernée, trois femmes ont épousé des Mauriciens, dont certains ont trouvé l’amour dans l’entreprise. Ayant un statut de résident permanent et ayant déjà fait une demande de nationalité (mais cela tard) et malheureusement elles n’auront pas le moindre sou comme compensation. Et pourtant tout l’argent qu’elles ont eu est dépensé  dans l’économie mauricienne. Il y a donc une injustice à corriger, acceptant que le migrant n’a aucun droit de compensation mais que le résident permanent en attente de nationalité devrait y bénéficier.

Dans le cas en question, ces dames n’ont pas de permis de travail car c’est antécédent au exigences de 2018 ou le gouvernement a insisté que toute étrangère se mariant à un Mauricien devrait avoir un permis de travail, cela pour satisfaire les egos de ceux qui n’appréciaient pas la monte de certains jockeys étrangers sur notre turf.

Je fais donc un appel au ministre du Travail et de ses conseillers, avec lesquels j’ai appris et reçu une connaissance formidable sur toute la question des lois du travail et des relations industrielles de revoir cette section de la loi, nommément la question des « non citizens ». Je fais cette demande en toute humilité car je connais le cœur des hommes qui ont travaillé sur la Workers Rights Act 2019.

Je fais aussi un appel à l’entreprise en question de faire acte de générosité envers les « non citizens » qui vivent dans notre pays comme des vrais « citizens » depuis plusieurs années.

Leevy Frivet
Consultant en Relations industrielles

 

NOTE : Les points de vue exprimés dans cette rubrique ne reflètent pas nécessairement ceux de la rédaction.