Joute décisive

Les yeux seront à coup sûr rivés sur l’élection partielle au no 18 (Belle-Rose/ Quatre-Bornes) aujourd’hui. Les quelque 42 052 électeurs seront appelés à choisir le remplaçant de Roshi Bhadain à l’Assemblée nationale. Qui des 40 candidats remportera cette joute électorale ? On le saura d’ici la mi-journée de demain. Le principal adversaire de ceux en lice pour ce poste de député étant l’abstention, les agents des principaux blocs politiques tenteront un ultime forcing au courant de la journée pour convaincre les indécis à se rendre aux urnes. Car, il faut bien le dire, rien n’est joué d’avance. Sauf, peut-être, dans l’esprit de Roshi Bhadain dont l’arrogance démesurée lui fait croire qu’il a déjà un deuxième pied au Parlement. La réalité, cependant, est tout autre. La cote de popularité du leader du Reform Party a dégringolé ces derniers temps. En tant qu’un des anciens chefs de la cuisine, il entraîne lui-même plusieurs casseroles (BAI, DTAA, Heritage City et Britam, entre autres) dont il lui est pratiquement impossible de s’en débarrasser. Sa volte-face sur le projet Metro Express en pleine campagne électorale et les allégations portées contre lui pour ‘Electoral Bribery’ lui coûtera aussi des points. Essoufflé et à court d’arguments, il s’est plutôt livré à des attaques personnelles, souvent sous la ceinture, contre ses adversaires laissant ainsi transparaître une certaine lâcheté contrairement à ces derniers.

Si la candidat d’Arvin Boolell paraissait invincible au départ, sa campagne a été quelque peu galvaudée durant la dernière semaine par la présence des membres de la VOH à ses côtés. Bien qu’il se soit expliqué sur la question, ses adversaires s’en sont donnés à cœur joie pour tenter de le déstabiliser politiquement. La hiérarchie qu’il occupera au Parlement a aussi été source de polémique jusqu’à ce que le leader du PTr ne décide d’y mettre un terme en soutenant que la décision finale de nommer le chef de file à l’Assemblée nationale lui reviendra. En dépit de ces quelques pépins, Arvin Boolell, son expérience aidant, joue la carte de la sérénité et mise sur la maturité des électeurs du no 18 pour le faire élire. Sa victoire, s’il est élu, sera avant tout celle de Navin Ramgoolam. Elle signifiera que ce dernier a déjà regagné la confiance d’une partie de la population. Pour sa part, la candidate mauve, Nita Juddoo, s’est démarquée du lot en évitant la politique de bas étage et en prônant le respect de ses adversaires. Elle a été constante et objective dans son approche durant toute la campagne électorale. Le fait que des militants ayant déserté la base mauve après les législatives de 2014 soient retournés au bercail jouera en sa faveur. Mais les rumeurs d’un rapprochement entre le MMM et le MSM et le fait qu’elle ne sera pas candidate à Belle-Rose/ Quatre-Bornes joueront probablement les trouble-fête.

Quant aux néophytes Dhanesh Maraye et Tania Diolle, ils ont chacun leurs mérites. Une élection du candidat du PMSD donnera du galon à Xavier Duval. Le plébiscite de la candidate du MP démontrera, pour sa part, que le renouveau est en marche. Les dés sont déjà jetés. Que le meilleur gagne !