Jaye Vikash Boodoo retrouvé mort à Tranquebar : Suicide ou ‘foul play’ ?

Jaye Vikash Boodoo, un homme de 39 ans, était porté manquant depuis le mardi 12 novembre. Mais le lundi 18 novembre, on devait le retrouver pendu à Dauguet, Tranquebar, dans un état de décomposition assez avancé. Le même jour, le fils aîné du défunt reçoit des messages menaçants sur son portable. Suicide ou ‘foul play’ ? L’enquête policière se poursuit.

C’est la tristesse et la colère qui règnent chez la famille Boodoo, après qu’elle a été informée le 18 novembre dernier que ce dernier a été retrouvé pendu à Dauguet, Tranquebar.

Jaye Vikash Boodoo, aussi connu comme Ajmal, habitait Rose-Hill. Il était marié depuis 19 ans. Un de ses proches nous le décrit comme « un homme doux ». Depuis son mariage, lui est sa femme louaient une maison à Rose-Hill. En mai dernier, lui, sa femme et ses deux fils, de 13 ans et de 18 ans, ont déménagé dans une nouvelle maison, à Rose-Hill.

Mais depuis le 23 octobre dernier, suite à des disputes conjugales, Ajmal devait retourner chez sa mère, Devina Boodoo, à Cité La Cure à Port-Louis, avec son fils aîné. Toutefois, ce dernier a dû retourner chez sa mère à cause de son travail.

Ces proches nous expliquent que malgré ses disputes avec son épouse, il continuait son travail comme ouvrier dans une usine à La Tour Koenig. Il quittait la maison tous les matins à 6 h 15 du matin pour rentrer vers 18 h 30.

Le matin de sa disparition, le 12 novembre, comme à l’accoutumée, il s’apprêtait vers 6 h 15 à aller au travail. Un incident plutôt bizarre devait survenir, selon ses proches. Ajmal devait en effet demander à sa sœur cadette : « Eski mo linze bon ? Li pe alle bien ek mwa ? » Chose qu’il ne fait pas normalement, nous confie sa sœur. Cette dernière devait lui répondre positivement.

Juste après, il quitte la maison pour son travail. Aux alentours de 8 h 30, Ajmal appelle son épouse pour lui dire les mots suivants : « Mo pe ale suicider. Mone fini pardonne twa et mo pe ale ene place kot nou ti abitier aler ».

Cette dernière, après une heure, informe la mère d’Ajmal de ces propos. Celle-ci, âgée de 56 ans, s’est précipitée au poste de police de Pope Hennessy à Port-Louis pour consigner une déclaration. Mais comme c’est l’épouse d’Ajmal qui a reçu cet appel, c’est cette dernière qui doit consigner la déclaration, ce qu’elle a fait.

Muni d’un chien renifleur et accompagné des proches d’Ajmal, les policiers se sont rendus à l’endroit qu’a mentionné le père de famille au téléphone à son épouse, c’est-à-dire à Dauguet  à Tranquebar. Malgré les recherches, Ajmal reste introuvable.

La famille Boodoo essaye par tous les moyens de retrouver Ajmal, allant même jusqu’à poster sur Facebook. Quelques jours après sa disparition, trois personnes ont contacté la famille d’Ajmal pour leur dire qu’il a été vu à Plaine-Verte le mercredi 13 novembre. La famille Boodoo devait encore une fois solliciter l’aide de la police. Les forces de l’ordre vont alors se tourner vers les caméras de surveillance de Safe City, mais comme il y a des procédures à suivre, elles n’ont pu le faire. Au final, cela se révèlerait comme étant une fausse alerte, et que ces personnes auraient vu quelqu’un d’autre.

 

Des messages menaçants

Le lundi 18 novembre, soit six jours après la disparition d’Ajmal, le fils aîné d’Ajmal reçoit des messages menaçants sur son portable à partir d’un numéro inconnu. Ce dernier, inquiet pour son père, tente d’appeler l’auteur du message, qui ne répond pas aux appels.

Aux alentours de 20 h le même jour, la famille Boodoo reçoit un appel des policiers. Ils sont informés que le corps d’un homme a été retrouvé pendu à Dauguet, par deux jeunes qui allaient chasser dans les bois. Lors d’un exercice d’identification, les proches ont confirmé que c’était bel et bien Jaye Vikash Boodoo.

Le corps du défunt était déjà en état de décomposition. Les policiers et les sapeurs-pompiers n’ont pu descendre le corps d’Ajmal, même avec leurs équipements. Ce n’est qu’après l’intervention des éléments de la Special Mobile Force (SMF), que la dépouille a pu être descendue de l’arbre. Le temps requis pour cette opération macabre : plus de 6 heures. Ce n’est que vers 2 h du matin qu’elle a pris fin.

De sources policières, le décès remonterait à une semaine, c’est-à-dire le mardi 12 novembre. Une autopsie a été effectuée par le Dr. Maxwell Monvoisisn et la cause du décès a été apparemment attribuée a une asphyxie due à la pendaison.

Toutefois, suite aux messages que le fils du défunt a reçu, les policiers ont ouvert une enquête, n’écartant pas la possibilité d’un ‘foul play’. Un des proches du défunt nous explique que la famille Boodoo croit fermement dans la thèse de ‘foul play’, car la corde utilisée pour la pendaison, un type de corde communément appelée ‘royard’, n’est pas disponible dans les quincailleries.

La police suit actuellement une piste, celle de certaines personnes qui connaissaient Ajmal et qui disent qu’il se trouvait à Port-Louis près du Champ-de-Mars le 12 novembre. Selon ces derniers, il donnait l’impression qu’il attendait quelqu’un.

Suicide ou ‘foul play’ ? Affaire à suivre.