Jamil Nazim Mosaheb,avocat philantrophe

Jamil Nazim Mosaheb, natif de la ville de Curepipe, est un jeune membre du barreau. Il met ses compétences professionnelles au service de ceux qui sollicitent son aide. Il plaide régulièrement des affaires sur une base pro bono (c’est-à-dire gratuitement), surtout dans le cadre du droit de la famille et du droit pénal. Il donne souvent aussi des conseils légaux aux personnes démunies.

Cultivé, discipliné, avec des réflexes d’avocat mûri, Jamil est un professionnel lorsqu’il porte sa toge d’avocat. Il a un grand sens d’humilité, qu’il a acquise auprès de ses parents. « Mes parents ont pleinement assuré leurs rôles, en me transmettant des valeurs enrichissantes telles que l’unicité familiale, l’intégrité, l’honnêteté, la tolérance et la capacité de travailler dur pour atteindre mes objectifs », dit-il.

Jamil a fréquenté l’école Hugh Otter Barry et a fait ses études secondaires au collège Royal de Port-Louis. Il a travaillé brièvement dans un centre d’appel avant de mettre le cap pour Londres pour des études en droit. Il a décroché son LLB Honours et a, par la suite, prêté serment comme avocat au barreau anglais.

Ses années de scolarité au collège Royal de Port-Louis et les différentes institutions qu’il a fréquentées ont grandement contribué à forger son caractère. « J’ai toujours su comment canaliser et approfondir mes connaissances. Je suis la personne que je suis aujourd’hui grâce à mon parcours, et je n’oublie pas ceux qui m’ont aidé y parvenir ».

Jamil, comme beaucoup d’hommes de loi qui ont vécu les aspects sombres de Maurice, jette un regard assez désabusé sur la société mauricienne. Il se dit « perturbé » par les fléaux sociaux comme le chômage, la corruption et les préjugés, mais surtout par la prolifération de la drogue, qui brisent des familles entières et qui détruisent des vies. C’est trop pour un petit pays comme Maurice. Il est d’avis que le gouvernement doit avoir le courage de prendre le taureau par les cornes et de combattre ces phénomènes sérieusement.

Le regard de Jamil sur la profession légale

Est-ce chose aisée que de devenir juriste ? « Il n’y a aucun raccourci pour franchir les échelons du barreau, mais il faut avoir une passion sans limite pour le droit et une détermination, afin de pouvoir débloquer les situations qui semblent inextricables. »

Pour Jamil, l’étape du pupillage (les 12 mois mois de formations d’un jeune avocat avant de pratiquer) est cruciale pour l’avenir d’un avocat. Il est d’avis qu’il peut encore améliorer cet aspect de ‘legal training’ à Maurice. « Si on n’a pas un bon ‘pupil master’, ces mois de pupillage sont très vite gaspillés alors que c’est une occasion en or de se faire les dents avant d’affronter la pratique devant les tribunaux », dit-il.

Est-il difficile pour un avocat débutant de se faire une clientèle et de s’établir ? Pour Jamil, la profession change vu qu’il y a de plus en plus d’avocats qui prêtent serment chaque année. Il y avait beaucoup moins d’avocats 10 ans de cela, alors qu’actuellement nous frôlons les 1 000 avocats en 2018. « En même temps, le développement économique et social fait qu’il y a aussi un plus grand nombre de cas où nos services sont requis, par exemple dans les litiges commerciaux et industriels ou encore les divorces. En tout cas si quelqu’un est doué et possède une bonne éthique de travail, il y a toujours moyen de percer. »

Cependant, selon l’avocat, vu la nature libérale de la profession légale, il est difficile pour le gouvernement d’intervenir pour canaliser les jeunes avocats. Cette démarche doit revenir à la profession elle-même, ainsi qu’aux individus. Pour les jeunes avocats, il existe des plateformes où ils peuvent pratiquer, par exemple dans le cadre de Legal Aid, disponible à ceux n’ayant pas les moyens de retenir les services d’un homme de loi. Il y a un nombre croissant d’avocats qui pratiquent dans des ‘Law Firms’ ou des institutions financières. Bon nombre de jeunes avocats préfèrent ces positions stables, au lieu de plaider en cour.

L’image du barreau a-t-elle été ternie par des avocats qui rendent visite à trop de trafiquants ?  « Tout prisonnier a le droit de rencontrer son homme de loi et du moment que les procédures et surtout le code d’éthique sont respectés, je ne vois pas pourquoi cela poserait problème ».

Fichier Perso :

Nom et occupation de votre père : Habib Mosaheb, journaliste à Top FM

Nom et occupation de votre mère : Amrita Mosaheb, Senior Lecturer au MIE

Auteur préféré : J. R. R. Tolkien

Plats préférés : Couscous Royal

Citation préférée : “We know what we are, but don’t know what we may be”.  William Shakespeare