Jackpot honni

Bien heureux doit être ce Quatre-Bornais qui a bénéficié d’un joli pactole de Rs 4, 9 millions. Cette somme aurait été versée sur son compte par un petit futé exerçant à la National Property Fund Ltd (NPFL). Le hic, c’est que l’heureux bénéficiaire n’aurait rien à faire, de près ou de loin, avec la défunte Bramer Bank ou de l’ex-BAI. Cette cagnotte serait-il donc une manne qui lui est tombée du ciel ? Ce roublard la perçoit peut-être comme une bénédiction, mais il ne se rend aucunement compte des malédictions que l’envoient ces milliers de victimes qui ont vu leurs économies, sous forme de polices d’assurances (SCBG) ou d’actifs (BAM), fondre comme neige au soleil à la suite du démantèlement injustifié du conglomérat de Dawood Rawat. Alors que bon nombre de ces victimes n’ont perçu qu’une partie de leurs investissements ou qui luttent toujours pour récupérer la totalité de leurs dûs, certains se sont crus permis de s’approprier des biens qui ne leur appartiennent pas. C’est du vol pur et simple !

Rs 4, 9 millions détournées des fonds de la NPFL, au profit des milliers de victimes ayant trimé jour et nuit dans l’espoir de réaliser des projets qui leur sont chers ou de vivre une retraite paisible, sans que personne ne s’en émeuve outre mesure ne fait que confirmer, s’il le faut encore, la passivité et l’atonie, voire l’apathie, des autorités quant à leur sort. Que font ces dernières à la lumière de cette malversation ? Avez-vous entendu quelqu’un du gouvernement ou de la NPFL monter au créneau pour dénoncer cette escroquerie et rassurer la population et les victimes que justice sera faite ? Pire, que fait la police depuis que ce cas a été rapporté par un comptable il y a deux mois de cela ? Faut-il à chaque fois que les victimes manifestent pour que les autorités réagissent ? Il faut aussi se demander s’il s’agit là d’un cas isolé ou s’il y en a eu d’autres de ce genre sans que personne ne s’en aperçoive.

« Cette situation est extrêmement inquiétante. Il n’y a point de transparence. Les actionnaires de la BAM n’ont pas eu un seul sou alors que d’autres sont en train de profiter de notre argent ! Je me demande si ce n’est pas une sorte de gratification pour services rendus… » C’est Mavis Latchman, victime de la Bramer Assets Management Ltd qui le dit. Ses craintes et ses interrogations sont tout à fait légitimes et reflètent celles des autres victimes désormais trop lasses et découragées pour faire entendre leur voix.  Faut-il que celles-ci fassent une autre manifestation pour que les autorités prennent les taureaux par les cornes ? La moindre des choses, dans une situation pareille, c’est de communiquer tout en prônant la transparence. Le Premier ministre devrait personnellement s’y intéresser. Et de grâce, que ces vautours qui espèrent toujours tirer un capital politique ou autre de toute l’affaire BAI se tiennent à l’écart. Les masques sont déjà tombés et les vrais visages de ces charognards sont connus de tous.