Ingénieurs d’Air Mauritius : Réclamation d’une révision salariale dans un contexte de «répression »

Cela fait maintenant 900 jours que les ingénieurs d’Air Mauritius n’ont pas eu de réunion officielle avec le management de la compagnie nationale d’aviation concernant une révision salariale et certaines conditions attachées à leur emploi.   Une situation qui ne peut plus durer selon eux. Dans ce contexte, la Confédération des travailleurs du secteur public et privé (CTSP) dénonce ainsi une attitude d’Air Mauritius qui «pratique de manière subtile la répression pour intimider les employés de cette catégorie.  «Ils sont les moins payés dans ce secteur », martèle Reeaz Chuttoo, porte-parole de la CTSP.

Ce dernier parle alors d’un Exit Agreement qui avait été signé en 2010. «Bann inzénier pane ena aucun lakor depi 2014 ziska zordi alors ki lalwa exizé ki bizin ena enn negociation dan enn delai 90 zours kan bane ingenieurs fini depasse 900 jours », ajoute-t-il.   Les membres de la CTSP décortiquent alors les conditions de travail de ces personnes.  «Alors que le salaire des managers a déjà connu une double augmentation entre 2010 et 2018, les ingénieurs subissent une injustice extrême sur tous les fronts », dit Reeaz Chuttoo.   On apprend alors que les ingénieurs ne bénéficient en réalité que de deux congés d’urgence par an alors que pour les autres employés le nombre d’Emergency leaves est de sept.  Même schéma pour les Sick Leaves, les ingénieurs bénéficient de 15 jours alors que les employés d’Air Mauritius travaillant sur une base de rotation en ont 21.  En ce qui concerne les congés annuels, les ingénieurs bénéficient de 22 jours pendant que les autres employés eux en ont 32 et finalement, les ingénieurs doivent eux travailler un total de 45 heures par semaine contre 40 au reste du ground staff.

«Il y a une tentative de pousser à bout cette catégorie d’employés. On a écrit une lettre au Premier ministre et on attend une réponse d’autant plus que Ken Arian est Senior Advisor au PMO mais aussi président du conseil d’administration d’Airports of Mauritius. Il connait donc les conditions dans lesquelles travaillent les ingénieurs », avance Reeaz Chuttoo.  Ce dernier n’en démord pas et explique que la CTSP va réagir si la direction d’Air Mauritius ne réagit pas.  «Le gouvernement demande aux lauréats de retourner au pays pour travailler, comment voulez-vous qu’ils retournent pour venir ensuite travailler dans des conditions difficiles avec un maigre salaire ? Les gens pensent qu’être ingénieur chez Air Mauritius rapporte gros », dit le porte-parole de cette instance syndicale.