Importation des 95 kilos de cocaïne par tractopelle : 10 jours après, l’enquête toujours au point mort

C’est une enquête qui avancera sans doute difficilement, avec le nombre de difficultés que rencontrent les enquêteurs au quotidien. À ce stade, aucun suspect n’a été interpellé identifié après une dizaine d’interrogatoires. Le colis aurait-il raté sa destination ? C’est ce que privilégient certains enquêteurs.

Plus de 10 personnes ont déjà été entendues depuis la semaine dernière, dont la majorité sont des employés de la compagnie Scomat, importatrice de la tractopelle dans laquelle 95 kilos de cocaïne avaient été retrouvés. Mais cela n’a pas été d’une grande aide pour les enquêteurs, car les interrogatoires ne les ont pas aidés à voir plus clair. En début de semaine, plusieurs correspondances ont été adressées à Interpol et aux autorités marocaines, pays où la tractopelle a été embarquée.

La priorité des enquêteurs mauriciens : mettre la main sur les vidéos des caméras de surveillance de l’exercice d’embarquement de la tractopelle sur le navire en partance pour Maurice. Les enquêteurs veulent savoir si un Mauricien était au Maroc, ou dans le port marocain, au moment de l’embarquement de la tractopelle.

Rien n’est laissé au hasard. « Tout est possible, aucun aspect n’est à négliger dans cette affaire. Il y a plusieurs pistes encore à explorer. Je peux vous confirmer qu’il y a une équipe spéciale, composée d’officiers avec une grande expérience, qui travaille actuellement sur le dossier. Il ne fait pas oublier le fait que l’ADSU a deux autres gros dossiers sur les bras, notamment la saisie de 135 kilos au port en mars 2017 et la saisie en haute mer en octobre 2018, au large du Coin-de-Mire, où 110 kilos d’héroïne avaient été retrouvés », explique un haut gradé de l’ADSU.

Autre aspect important considéré par les enquêteurs mauriciens, le trafic dans l’océan Indien, surtout après la saisie d’environ 350 kilos de cocaïne dans une tractopelle en Australie, le week-end dernier. Plusieurs médias internationaux avaient rapporté ces saisies à Maurice et en Australie, en se demandant s’il n’y aurait pas un lien entre les deux affaires. Il y a en effet beaucoup de similitudes entre les emballages des colis trouvés à Maurice et en Australie. Qui plus est, la drogue était dissimulée dans des tractopelles. S’agit-il d’une nouvelle voie d’acheminement du cocaïne du Brésil, transitant par le Maroc, l’Afrique du Sud, Maurice et l’Australie ?