Il est tabassé dans une maison abandonnée

Alors qu’il était venu rendre visite à sa mère à Goodlands, Umar, un jeune homme de 28 ans, a eu une mauvaise surprise. Cet habitant du Sud ne s’attendait pas à ce que des brigands s’en prennent à lui.

Cela s’est passé le samedi 2 juillet dernier,  Umar, aimant la tranquillité, le soleil et la plage s’est rendu à Péreybère pour une partie de baignade après sa prière de la mi-journée. Après avoir passé quelques minutes pour trouver une place où s’asseoir, il s’est installé sous un arbre pour se reposer. A côté de lui, un groupe de six personnes consommait de l’alcool…

Après quelques instants, les fêtards l’ont invité à prendre une bière. Ce qu’il a gentiment refusé.  L’un d’eux s’est approché de lui et ils ont entamé une conversation. « Après ki mo ti refuse zotte, ene ine vinne koz ek mwa. Pé demann moi ki mo ti pé fer tousel la plage. Alors monn dire zotte ki monn vini akoz mo ti pé rode trankilité. Monn dire zotte tou. Mo pa ti koné si sa ti pou fini koumsa. » nous a-t-il dit.

Par la suite il a de nouveau enfilé son maillot de bain pour retourner dans la mer. A peine quelques mètres plus loin, il a entendu des bruits derrière lui. « Kan monn retourne mwa, banla ti pé prend mo sac ti pé allé ». Débute alors son cauchemar interminable qu’il nous raconte péniblement avec la voix nouée de tristesse.

« Monn koumans galoupe derrière zott ziska ki zotte rentre dans ene lakaz abandonnée ». Maison dans laquelle il affirme avoir vu des bouteilles de bière et de rhum, des matelas et des vêtements. Une fois à l’intérieur il a reçu un coup à la tête d’un des voyous. Affaibli, il a été tabassé par les six hommes.

Coups de poings et coups de pied commencent à pleuvoir sur Umar qui s’affaisse. Quand il se relève pour se sauver il est tout ensanglanté. Il réussit alors à se faufiler sur l’autoroute. Après maints appels à l’aide, un bon samaritain a fini par alerter la police de Grand Baie. Arrivés sur les lieux, les policiers lui auraient fait comprendre qu’ils prendraient sa déclaration une fois qu’il se sera remis de son état. Deux semaines plus tard, Umar attend toujours que la police reprend contact avec lui pour prendre sa déclaration. Selon lui, des policiers qui étaient mandés sur le lieu de son agression étaient en état d’ivresse.

La version des policiers

En fin de semaine, nous avons contacté un officier du poste de police de Grand Baie. Lui demandant des explications sur cette affaire, il nous a répondu qu’il ne savait pas qui était de service ce jour-là. « Mo péna roster devant moi et si mo tiena si mo pa ti pou dire ou », nous a-t-il répondu.

Hier, nous avons essayé d’avoir la version de l’inspecteur du poste de police de Grand Baie. Voici ce que nous a répondu une de ses collègues avant de passer le téléphone à un autre collègue : « Li pa pé travay en ce moment, li en congé ek li travay dans police du tourisme. » Son collègue nous a catégoriquement refusé de nous donner plus de détails sur ce policier en question.

Contacté au téléphone, le chef inspecteur Siva Coothen a démontré son ras-le-bol avec les personnes qui essaient d’incriminer les policiers. « Non mo pa konn tousala. Ou sipozé pa kwar li meme. Faudé li retabli pou pran so déclaration. Dire li alle donne so déclaration. Arett tire l’ail ek bann la police, zotte pé fer zotte travail zotte. Alle get lezot ki pé fané », nous a-t-il dit.