Humaniste et Démocrate

Sir Seewoosagur Ramgoolam, était un homme d’exception. Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire cette personnalité, tant il a marqué  l’histoire de son pays et du monde. Il était un africaniste mais aussi un grand penseur doublé d’un humanisme. On commémore ce dimanche le 116eanniversaire de sa naissance.

Né le 18 septembre 1900 dans la maison de son grand- père à Belle Rive et connu comme Kewal, celui qui deviendra par la suite «Le Père de la Nation»  s’est donné corps et âme pour que son pays puisse se débarrasser du joug du colonialisme et accéder à l’indépendance… Point de départ de la marche de notre pays vers un grand destin.

Épris d’un sentiment d’abnégation et faisant preuve d’une grande vision pour son pays, il a su faire face à toutes les difficultés pré et post-indépendance afin de construire une économie qui, jusque-là,  ne pouvait s’appuyer que sur la culture de la canne à sucre.  De grands économistes avaient prédit le pire pour Maurice. D’autant plus que Maurice était à l’écart des grandes économies mondiales. Mais l’on disait du regretté Sir Seewoosagur Ramgoolam qu’il était rusé. Et  c’est justement  cette qualité qui l’amena à composer avec les grandes démocraties telles que la France, l’Angleterre, l’Inde et la Chine pour assurer le développement du pays. D’ailleurs, il fut parmi les rares dirigeants de pays à avoir soutenu la politique d’une seule Chine. Maurice en récolte aujourd’hui les fruits de cette politique au vu  des investissements croissants du pays du soleil levant dans l’économie mauricienne.

Seewoosagur Ramgoolam avait jugé nécessaire de faire entendre la voix de Maurice dans le grand concert des nations. C’est ainsi que le pays tient sa place dans des grands forums tels que l’ONU, le Commonwealth, la Francophonie, le bloc des pays non alignés mais aussi sur le plan africain avec l’OCAM et ensuite l’Union africaine sans compter la SADC et le COMESA.

Il n’a pas pensé  uniquement à l’économie. Médecin de profession, il s’était fait sienne la logique qu’un pays en progrès doit avoir une population solidaire. C’est ainsi qu’il devait introduire le concept de l’État Providence. Une idéologie qu’adoptent les gouvernements successifs, une politique qui vise à soutenir les couches les plus vulnérables. Cette même pensée l’avait amené à réaliser que pour qu’un pays puisse progresser, il aura besoin de la compétence de ses citoyens. D’où la mise en place du système d’éducation gratuite. Aujourd’hui ce système a été renforcé avec le système de transport gratuit pour tous ceux qui fréquentent un établissement scolaire jusqu’aux études tertiaires.

La république de Maurice moderne doit sa mise sur les rails à celui qui est aujourd’hui affectueusement appelé «Chacha». On reconnaît en lui d’être le Père de la nation. L’île Maurice lui sera toujours reconnaissante.

Alain Laridon
16/09/2016