Qualifications : Coupe du Monde 2018

Un dégagement de Hugo Lloris à ras de terre-plein axe dans le rond central au fin fond des arrêts de jeu, alors qu’il avait déserté son but et qu’il aurait dû envoyer un long ballon dans le camp adverse, qui a permis à Toivonen de devenir le héros de la soirée et de relancer complètement la course à la qualification pour le Mondial 2018.

Car avec cette défaite (2-1), c’est bien de cela dont il s’agit. L’équipe de France est désormais deuxième de son groupe, dépassée par son adversaire du soir (à la différence de buts). Certes, rien n’est joué, il reste encore quatre matchs dont trois à domicile et dans quelques mois on aura peut-être oublié cette péripétie. Mais en attendant, on l’a bien en tête et c’est un sacré coup dur pour les Bleus.

Les joueurs de Deschamps n’ont pas tout bien fait pendant ce match, mais ils ne méritaient certainement pas ça. Rien que pour le but d’Olivier Giroud. Le buteur d’Arsenal est un homme plein de paradoxes. Aussi bon en sélection que dans le dur avec son club, il a ouvert le score d’un enchaînement contrôle extérieur du pied-reprise de volée lucarne opposée d’une limpidité incroyable à peine une minute après avoir raté une tête toute faite à deux mètres du but (37e). Ebouriffant.

Malheureusement, cela n’a donc pas suffi. La faute dans un premier temps à Mendy, trop dans l’axe, et Payet, trop en retard, qui ont permis à Durmaz de placer une belle frappe du gauche (43e). Enfin, on cite ces deux-là, mais c’est toute l’équipe de France qui a globalement manqué de maîtrise et de justesse technique pour éviter de se faire des frayeurs.

Didier Deschamps a tenté d’aller chercher la gagne dans le dernier quart d’heure en faisant entrer Kylian Mbappé et Thomas Lemar. On a senti à ce moment-là que les Bleus avaient très envie d’aller, mais que finalement ils se contenteraient de ce point qui les laissait tranquillement maîtres de leur destin pour la suite. Ce n’est plus le cas – enfin, plus directement. Difficile de ne pas en vouloir à cap’tain Hugo, mais il ne sert à rien d’en rajouter. Il a dû suffisamment se taper la tête contre les murs comme ça.

Robben déjà bouillant

La large victoire face au Luxembourg (5-0) combinée à la défaite de l’équipe de France en Suède lui a donné des idées. L’attaquent des Pays-Bas Arjen Robben, qui a ouvert le score pour son équipe vendredi soir, est déjà chaud pour le déplacement au Stade France, le 31 août prochain. « Nous irons là-bas pour battre les Bleus » a-t-il prévenu, alors les Néerlandais sont revenus à trois points des Français au classement.

« Nous avons les moyens de créer la surprise à Paris. Le groupe a retrouvé une dynamique positive », a ajouté le joueur du Bayern Munich. Le groupe A est dominé par la Suède et la France (13 points) mais les Pays-Bas (10 points) ont repris espoir après leur succès face au Luxembourg et la défaite de la Bulgarie en Biélorussie.

Le premier du groupe sera qualifié. Les huit meilleurs deuxièmes de chaque groupe disputeront des barrages. Les Pays-Bas avaient pris un départ catastrophique lors de ces qualifications. Avant ce succès face aux Luxembourgeois, ils pointaient à la quatrième place du groupe A à six points du leader, la France. Ils recollent désormais à trois points de la tête. « Je suis quelqu’un de positif. J’y crois à fond », a dit Robben.

Le sélectionneur Dick Advocaat ne tient pas un autre discours : « Bien sûr que nous sommes capables de nous imposer en France. Les joueurs seront prêts. J’ai un très bon pressentiment », a-t-il déclaré à la télévision NOS.

Le Portugal reste en course

Alors que la France s’est inclinée en Suède (2-1) vendredi soir dans les qualifications pour le Mondial-2018 en Russie, et cède la tête de son groupe, la Belgique, la Suisse et le Portugal ont assuré. Dans le groupe B, Suisses et Portugais ont poursuivi leur duel à distance en assurant le spectacle et soignant leur différence de but. Les Helvètes, qui se sont imposés aux Îles Féroé 2 à 0, conservent la tête du groupe avec 18 points, soit trois de mieux que le Portugal. Les champions d’Europe en titre, vainqueurs 3 à 0 en Lettonie, ont trouvé à deux reprises le chemin des filets par l’inévitable et insatiable Cristiano Ronaldo, six jours après avoir décroché une troisième Ligue des champions avec le Real Madrid. A ce rythme, ils se retrouveront le 10 octobre pour le dernier match du groupe et une finale au Portugal, pour la première place du groupe.

La surprise dans ce groupe est venue d’Andorre qui a battu à la surprise générale la Hongrie à domicile (1-0). Les Magyars, huitième-de-finaliste de l’Euro-2016 en France, comptent désormais 8 et 11 points de retard sur le Portugal et la Suisse. Un écart quasiment insurmontable qui élimine pratiquement les Hongrois. La Belgique s’est elle donné un peu d’air par rapport à la concurrence dans son groupe H. Vainqueurs de l’Estonie à Tallinn (2-0), les coéquipiers d’Eden Hazard profitent du match nul de la Grèce en Bosnie-Herzégovine (0-0) pour accroître leur avance (4 sur les Grecs et 5 sur les Bosniens).