Hadj 2019 : « Swapping » suspect des vols : Des proches du pouvoir favorisés ?

  • Escale forcée à Dubayy et coût additionnel des billets imposés sur une trentaine de pèlerins

 Alors que les premiers départs des éventuels hadjis sont prévus pour cette semaine, un « swapping » concernant les vols, intervenu en fin de semaine, interpelle une trentaine de hadjis pénalisés par cette décision. Des proches du pouvoir ont-ils été favorisés par cette mesure ?

C’est une démarche qui interpelle des éventuels pèlerins. Alors que certains d’entre eux croyaient que leurs programmes et les détails y relatifs avaient déjà été finalisés, ces futurs hadjis ont appris, avec stupeur, fort tard vendredi soir qu’ils ne voyageront plus à bord de la Saudi Airlines, comme convenu initialement, mais sur un vol d’Emirates Airlines. Un changement qui implique non seulement une escale à Dubayy, mais aussi un tarif plus élevé de leurs billets. Une décision qu’ils n’arrivent pas à digérer. « Pourquoi ce changement soudain ? » se demandent-ils.

Au sein de l’ICC, on explique que seulement 210 des 500 nouveaux pèlerins voyageront à bord de l’Emirates alors que les 290 passagers restants mettront le cap sur la Mecque par la Saudi Airlines. L’on rejette toutefois un quelconque « swapping » au niveau des vols. Pourtant, une bonne trentaine de pèlerins, faisant partie d’au moins deux groupes, est bel et bien concernée par ce changement intervenu en fin de semaine. La coïncidence veut qu’au même moment, une trentaine de personnes a bénéficié des billets de hadj gratuits des mains du député Showkutally Soodhun.

Une source bien informée soutient que ce « swapping », qui aurait nécessité un réajustement au niveau des démarches administratives de la Saudi Airlines, aurait été imposé par la direction de l’ICC, agissant elle-même sur des ordres venus supposément d’en haut. Cela afin que certains proches du pouvoir, heureux bénéficiaires des billets gratuits offerts par un homme d’affaires et distribués par Showkutally Soodhun, puissent se rendre directement en Arabie Saoudite, sans être incommodés par une escale à Dubayy.

Mainmise du pouvoir décriée

Les hadjis pénalisés par ce « swapping » suspect se verront désormais contraints de payer un montant additionnel pour leurs billets d’avion. Le tarif fixé par Emirates Airlines s’élève à Rs 36 000 incluant la TVA alors que celui de la Saudi Airlines est à Rs 33 324 incluant la TVA. Ce qui fait que la trentaine de hadjis pénalisés devra débourser une somme additionnelle de Rs 2 676. « Nou pas pe objecter le fait ki nou pe bizin paye ene ti somme en plus, mais c’est la façon de faire ki pas correcte. Kifer bizin favorise certains dimounes au détriment de bane lezot alors ki nou pe alle accomplir ene pilier de l’Islam et ki nou tou bizin égal devant le Très Haut ? Kifer bizin politise hadj ? » s’interrogent-ils.