Ganessen Chinnapen, économiste en développement : « C’est un budget social populiste »

La présentation du Budget faite, l’heure est maintenant aux analyses des mesures annoncées par le Grand Argentier jeudi après-midi. Pour plus d’explications, nous nous sommes tournés vers le jeune économiste en développement, Ganessen Chinnapen qui nous livre ses impressions et analyses de ce quatrième budget du gouvernement Lepep.

« Je trouve que ce budget est rempli de mesures visant à améliorer le bien-être social de la population avec une pléthore de mesures populistes », analyse Ganessen Chinnapen.  Ce dernier estime que le Grand Argentier, Pravind Jugnauth a atteint ses objectifs «sociaux » mais qu’il a échoué sur le plan de la relance économique.   L’économiste en développement dit constater que les mesures du budget 2018-2019 est « faible » concernant la croissance économique.  « Il n’y a rien qui affectera positivement les facteurs de croissance. Aucune mesure qui pourra booster la croissance, il n’y a aucune transformation structurelle et encore moins une consolidation des secteurs traditionnels de croissance existants. Sur le plan économique, Pravind Jugnauth n’a pas réussi son coup », soutient Ganessen Chinnapen.  Ce dernier prévoit alors que la croissance économique sera une fois de plus au même niveau des 4% en 2019.

On se pose alors la question de ce qu’aurait dû faire Pravind Jugnauth sur le plan économique. Pour nous répondre, Ganessen Chinnapen explique : « Pravind Jugnauth aurait dû restructurer le système, accorder plus de facilités de crédit salarial aux PME pour qu’elles puissent faire face à la conformité du salaire minimum et encourager l’entrepreneuriat à travers un centre d’incubation d’entreprises et de financement. Il aurait également pu introduire un système d’innovation de processus».

Notre interlocuteur pousse encore plus loin ses analyses.  « Le gouvernement devrait développer des partenariats public-privé avec des entreprises internationales comme Oracle, Microsoft Info System afin de leur donner des terres pour s’installer à Maurice », dit le jeune économiste. Ce dernier affirme que cette mesure aurait permis à ces compagnies  haut de gamme de gérer leurs opérations en Afrique à partir de Maurice.  «Cette mesure aurait pu permettre à développer des emplois dans le secteur informatique haut de gamme pour les jeunes Mauriciens puisque notre secteur des TIC est confiné uniquement au centre d’appels et au BPO », explique-t-il.

Pour Ganessen Chinnapen, le moment est venu pour que Maurice bouge un pas en avant dans l’informatique.  Il décortique également les mesures concernant les IRS Schemes.   «Aujourd’hui en 2018, nous ne pouvons nous fier au IRS Schemes pour attirer des Foreign Direct Investment.  Le FDI doit pourvoir apporter de la valeur ajoutée en termes de création d’emplois. Or, le gouvernement décide d’adopter le même système avec le régime de citoyenneté. Cela ne créera pas d’emplois », conclut-il.