Fraude foncière: Un imbroglio sans fin pour les Eroolen

Un terrain de plus d’un arpent situé à l’Allée Tamarin à Roche-Bois est à l’origine d’une bataille légale entre la famille Eroolen et un dénommé R. J. Des squatters sont venus entretemps planter leurs bicoques de tôles et de bois sur ce terrain…

Ashley Jacques/Christelle Gourdin

Jérôme Eroolen, âgé d’une soixantaine d’années, essaie tant bien que mal de récupérer ce terrain qui se trouve à l’Allée Tamarin à Roche-Bois. « Ce terrain est un héritage que m’ont laissé mes parents mais un dénommé R. J. a falsifié des documents et s’est approprié mon terrain », dénonce le sexagénaire.

Jérôme Eroolen explique qu’il n’a pas en sa possession un acte de propriété qui atteste que lui et sa sœur sont bien les propriétaires dudit terrain. Toutefois, il affirme qu’il peut être établi que lui et sa sœur sont bien les propriétaires à travers les divers documents de transfert de terrain qui sont enregistrés par le land registry.

Le hic, c’est que le présumé escroc possède également un acte de propriété sur le terrain en question, qu’il aurait acquis après une fraude, selon Jérôme Eroolen.

« Des manœuvres dilatoires » 

Notre interlocuteur et sa sœur ont sollicité l’aide de plusieurs arpenteurs, notaires, avoués et avocats, qui n’ont pu établir leur titre de propriété. Il ajoute que c’est une lutte qu’ils mènent « depuis de nombreuses années ». « Aucun des hommes de loi n’a pu nous rendre notre terrain. Nous avons dépensé de fortes sommes d’argent  auprès de ces personnes. Nous avons battu le pavé pendant des journées entières, en allant de bureau en bureau », déplore Eroolen, qui garde toujours un ultime espoir de trouver la lumière au bout du tunnel.

Il explique qu’il s’agirait là des manœuvres dilatoires pour faire traîner les choses en longueur, et pour que R. J. puisse venir ensuite plaider la prescription du terrain si jamais l’affaire va en cour.

Maintenant il est persuadé que ce R. J. aurait des accointances avec plusieurs hommes de loi, ce qui ne favorise pas du tout leurs démarches. Il a voulu récemment consigner une déposition au poste de police de Roche-Bois contre R. J., mais la police aurait refusé d’enregistrer sa plainte.

 Les squatters se mettent de la partie

Pendant que les Eroolen se battaient pour leur bien, plusieurs squatters ont été placés sur le terrain par R. J. Il s’agit d’une dizaine de familles qui ont construit chacune une petite bicoque en tôle et en bois, et cela depuis plus de 20 ans. R. J. en profitait pour réclamer à ces malheureux un loyer de Rs 3 000 par an mais sans leur donner de rent book, ce qui leur aurait donné le statut de locataires. Or, il y a quelques années de cela, une notice d’éviction leur a été envoyée par R. J. Jérôme Eroolen décide alors de prendre la défense des squatters. Il envisage de faire cause commune avec ces derniers et axerait son combat dans ce sens si jamais les squatters décident de contester leur expulsion en cour.

« Ce n’est pas un problème si ces squatters s’abritent sur mon terrain mais je refuse que cet escroc fasse de l’argent sur la tête des personnes démunies », dénonce Jérôme Eroolen.