Estropié et incapable de travailler Jaufur Hasenally : « Mettez fin à mon supplice ! »

Jaufur Hasenally, 46 ans, vit un tourment au quotidien. Victime d’un accident du travail en 1989, il est partiellement invalide. Sa mémoire est sans cesse hantée par ce passé douloureux, qui lui a ôté toute espérance d’une vie normale.

Jaufur Hasenally travaillait comme aide-camionneur. Le jour fatidique, un énorme rouleau de tissu devait choir du camion pour lourdement tomber sur Jaufur. Depuis, ses jambes sont devenues inégales et il est devenu estropié à vie.

Il vit avec son frère et sa belle-sœur à Ste-Croix, qui ont eux-mêmes un enfant à leur charge. Le couple doit s’occuper de Jaufur, alors que seul son frère travaille.

Il marche et se tient debout difficilement. Il est obligé à emprunter les recoins des rues à Plaine-Verte ou devant les mosquées pour y mendier. Avec la pitance qu’il gagne, il achète un peu de nourriture pour que sa belle-sœur puisse lui préparer de quoi manger. Parfois, des âmes charitables lui donnent des vêtements élimés ou quelques denrées. « Mo viv zis lorla », fait-il ressortir.

Les médecins de la Sécurité sociale lui font subir un véritable calvaire

Sa pension d’invalidité a été suspendue depuis mai 2016 par la Sécurité sociale et Jaufur ne dépend que d’une allocation modique d’incapacité temporaire de Rs 1 600. Depuis, il entame démarche sur démarche pour pouvoir bénéficier à nouveau d’une pension d’invalidité.

Ses appels devant le Medical Board de la sécurité sociale se sont avérés vains. À chaque occasion qu’il se présente devant les médecins du Board, c’est la même rengaine. Ces messieurs vont lui affirmer qu’il n’est pas handicapé à 100 %, bien qu’il soit incapable d’assumer un travail quelconque. « Kan mo marsé mem, mo souffer avek douleur », se plaint-il.

C’est un véritable calvaire que ces médecins le font subir. Jaufur Hasenally en a plus que marre de partir au bureau de la Sécurité sociale, en effectuant un long trajet à pied, pour y patienter de longues heures, sans rien à se mettre sous la dent… Débute alors l’interminable attente où il aura la lettre qui l’informera que sa demande a été rejetée une énième fois.