Environ 40 employés de l’usine Fire Mount déportés pour manifestation illégale

Près d’un millier de travailleurs bangladais, employés à l’usine Fire Mount à Chemin Grenier continuent de subir les actes d’intimidation de la part de leur employeur, un ressortissant indien opérant à Maurice. En effet, ces travailleurs avaient commencé à déplorer depuis peu les conditions malsaines dans lesquelles ils vivaient.

Après s’être rendus au ministère du Travail et au Haut-Commissariat bangladais à Maurice le 1er octobre, ces Bangladais ont saccagé la cuisine de l’usine la semaine écoulée, ne pouvant plus subir les injustices à leur encontre  de la part de la direction de l’usine.

Ces travailleurs déplorent premièrement le fait qu’ils ont été dupés car ils avaient été promis un salaire de base de Rs 8 000 et que le logement leur sera offert gratuitement. Cependant, ils ne reçoivent que Rs 4 600 par mois et doivent effectuer des heures supplémentaires pour pouvoir toucher Rs 7 000 mensuellement. De plus, ils doivent payer les frais de logement, de l’électricité et de nourriture, alors que ces items auraient dû être pris en charge par leur employeur.

Ils se plaignent aussi de la qualité de la nourriture. De plus ils n’ont pas été payés pour le mois de septembre. Certaines ouvrières de l’usine allèguent que leur employeur, le ressortissant indien en question, aurait abusé d’elles. « Le propriétaire, quant il était conquis par la beauté d’une des filles, l’emmenait à son domicile pendant des jours et après avoir passé du bon moment ensemble, la fille était de retour au travail », nous confie une ouvrière bangladaise.

Après avoir tenu des manifestations et saccagé la cuisine, les ouvriers ont été malmenés. Ils allèguent avoir été battus par le propriétaire de l’usine, ainsi que par des policiers. Depuis cet incident, environ une quarantaine de Bangladais ont été déportés, selon une source. Il y aura encore un bon nombre de Bangladais qui seront déportés dans les jours ou semaines à venir.

Ceux qui n’ont pas été déportés ont recommencé le travail, par peur d’être  refoulés du sol mauricien. Ils nous expliquent qu’ils sont des jeunes qui viennent des milieux très pauvres du Bangladesh. On leur avait promis un bon salaire et de meilleures conditions de travail – mais c’est tout le contraire qui s’est produit. Malgré toutes ces injustices, ils doivent travailler pour pouvoir nourrir leurs familles