Enquête judiciaire sur la mort suspecte de Soopramanien Kistnen : Yogida Sawmynaden pourrait être appelé à la barre

La déclaration de Sakuntala Kistnen en cour de Moka vendredi a choqué plus d’un. C’était lors du début de l’enquête judiciaire sur la mort suspecte de l’activiste du MSM le 18 octobre dernier à Moka. Le corps partiellement calciné de cet homme de 58 ans avait été retrouvé dans un champ de canne à Telfair. Appelée à la barre des témoins, Sakuntala Kistnen, plus connue comme Simla, s’est dit convaincue que son mari a été assassiné.

Le ‘Senior Assistant’ du bureau du Directeur des Poursuites Publiques, Azam Neerooa, lui a demandé si elle soupçonnait quelqu’un dans cette affaire. Sa réponse a été sans équivoque.  « Oui mo penser capave Yogida Sawminaden et so frère Khoomada Sawmynaden », a-t-elle soutenu. Ce qui a provoqué un silence assourdissant dans la salle d’audience avant que l’assistant du DPP n’enchaîne avec d’autres questions. Elle est revenue sur son emploi fictif comme ‘Constituency Clerk’ du ministre Yogida Sawmynaden sans qu’elle n’en soit au courant ou qu’elle n’ait perçu les honoraires mensuels de Rs 15 000. Elle a aussi révélé que son mari avait l’intention de dénoncer le ministre Sawmynaden concernant cette affaire.

Deux semaines avant son décès, Soopramanien Kistnen, plus connu sous le nom de Kaya, avait eu une dispute avec Yogida Sawmynaden lors d’un appel téléphonique. « Zotte ti gagne ene discussion lors téléphone, lors banne contrats ki mo missié ti suppozé gagné, mais li pane gagne li », a expliqué Simla. Il s’agit de deux contrats de nettoyage dans des écoles et à l’aéroport, selon elle. C’est lorsque ces démarches n’ont pas abouti que les choses ont dégénéré. Dans la même foulée, elle a affirmé que son mari avait déjà eu maille avec un des gardes du corps du ministre en question. Elle a avoué que son époux devait rencontrer une personne qui allait lui remettre une somme d’argent le 16 octobre dernier. C’est à cette même date qu’elle a vu son époux en vie pour la dernière fois.

Puisque Sakuntala Kistnen soupçonne le ministre Sawmynaden d’être impliqué d’une façon ou d’une autre dans l’assassinat allégué de son époux, ce dernier pourrait être appelé à la barre. D’ailleurs, c’est la première fois que le nom d’un ministre a été cité lors d’une enquête judiciaire. Sakuntala Kistnen a retenu les services d’un panel d’avocats qui la représente sur une base pro-bono. Il est constitué de Rama Valayden, Sanjeev Teeluckdharry et Anoup Goodary.

Par ailleurs, Khoomadha Sawmynaden clame, lui, ne plus parler à son frère Yogida depuis plusieurs années. Il a d’ailleurs fait lui aussi une déposition au CCID dans cette affaire. D’où l’enquête parallèle instituée par la ‘Major Crime Investigation Team’ (MCIT) sur la mort suspecte de l’ancien activiste du MSM. Khoomadha Sawmynaden a, pour sa part, retenu les services de Roshi Bhadain.

 Emploi fictif : Ce relevé du NPF qui incrimine le colistier du Premier ministre

Le Premier ministre n’est plus le seul à se retrouver sous les feux des projecteurs. Son colistier et ministre Yogida Sawmynaden lui a volé la vedette cette semaine-ci. La veuve du défunt Soopramanien Kistnen l’accuse d’avoir utilisé son nom pour la faire passer comme sa ‘constituency clerk’ alors qu’elle n’en savait absolument rien. Elle allègue ainsi que le ministre du Commerce aurait empoché les salaires mensuels de Rs 15 000 depuis cette année. Elle brandit un récent relevé de ses contributions de pensions du NPF pour prouver ses allégations.

Ce relevé est en effet révélateur puisqu’il y est écrit noir sur blanc que Yogida Sawmynaden est l’employeur de Sakuntala Kistnen depuis 2020. Officiellement donc, les honoraires mensuels de Rs 15 000 ont bel et bien été versés sur le compte bancaire du ministre Sawmynaden. Qu’a-t-il fait de cet argent ? C’est ce que devra déterminer l’enquête (voir aussi l’entretien de Rama Valayden).