En Nouvelle-Zélande, l’homme poursuivi pour les attaques de Christchurch plaide non coupable

L’avocat de l’extrémiste australien Brenton Tarrant, jugé pour le meurtre de 51 personnes dans deux mosquées, a déclaré vendredi à la Haute Cour de Christchurch que son client plaidait “non coupable de tous les chefs d’accusation”.

Inculpé pour le meurtre de 51 fidèles en mars dans deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, l’extrémiste australien Brenton Tarrant a suscité, vendredi 14 juin, la colère des victimes en apparaissant le sourire aux lèvres à l’audience.

Son conseil, Shane Tait, a déclaré à la Haute Cour de Christchurch que son client plaidait “non coupable de tous les chefs d’accusation”, ce qui a aussi provoqué l’incrédulité des survivants et proches des victimes du carnage.

Pire massacre de l’histoire moderne néo-zélandaise

Brenton Tarrant, qui se définit lui-même comme un suprémaciste blanc, est apparu lors de cette brève audience par visioconférence depuis la prison de haute sécurité d’Auckland. Il a été inculpé de 51 chefs de meurtre, de 40 chefs de tentative de meurtre et d’un chef d’acte terroriste.

Le 15 mars, cet Australien de 28 ans avait ouvert le feu pendant la prière du vendredi dans deux mosquées de Christchurch, la plus grande ville de l’île du Sud. Il avait diffusé son action en direct sur Facebook.

Le sourire qu’il a affiché à l’audience a provoqué la colère des survivants de ce qui est le pire massacre commis dans l’histoire moderne néo-zélandaise, massés en nombre sur les bancs du public.

Apte à être jugé

“Cela montre juste qu’il est un animal”, a déclaré à l’AFP à l’extérieur du tribunal Mustafa Boztas, qui a été blessé à la cuisse. “Il est tellement triste que quelqu’un puisse être à ce point inhumain et prendre la vie d’innocents.”

Des expertises psychiatriques avaient établi que l’accusé était apte à être jugé, selon un communiqué diffusé par le juge Cameron Mander, vendredi, peu après l’audience. Le juge a fixé au 4 mai 2020 l’ouverture d’un procès qui devrait s’étaler sur au moins six semaines.

Mais des juristes relèvent que ce procès, le plus grand jamais organisé en Nouvelle-Zélande, pourrait durer deux fois plus longtemps. Une nouvelle audience a été fixée au 15 août.

Une législation durcie

Le juge Mander a interdit aux médias de prendre des photos ou des vidéos de l’apparition de Tarrant sur la transmission audiovisuelle diffusée pendant l’audience. Il a en revanche autorisé l’utilisation d’images prises lors d’une audience précédente qui avait eu lieu en avril.

À la suite du massacre de Christchurch, le gouvernement néo-zélandais a durci la législation locale sur les armes et annoncé qu’il allait réexaminer les lois concernant la répression des discours de haine.