Éliminer sans tarder les douaniers complices du trafic de drogue, du blanchiment et de la contrebande

Dédouanement des ripoux

La mission n’est ni périlleuse, ni délicate et encore moins au détriment des services des douanes mauriciennes. Elle sera plutôt salutaire, saine, populaire et rejoindra le vœu du Premier ministre de nettoyer ces écuries d’Augias où sévissent des pourris pour leur bien personnel et au détriment de l’intérêt national. Seules des décisions fermes et courageuses enverront un signal fort à la mafia et ses complices corrompus au port et à l’aéroport. Les biens immobiliers de ces nouveaux riches et leur style de vie princier ne suffisent-ils pas pour des investigations et des sanctions subséquemment?

Avant les récentes grosses saisies de drogue dont l’une est un record en termes de poids (135 kilos) et de valeur marchande (plus de Rs 2 milliards), des membres du public se demandent avec raison combien de cargaisons de produits stupéfiants ont filé à travers les mailles pas par manque de vigilance, mais bien par la complicité et la malhonnêteté d’une poignée de fonctionnaires véreux pourtant rémunérés avec l’argent des contribuables à chaque fin de mois pour veiller à l’intérêt de la nation?

 

Blanchiment de l’argent sale

Les centaines de millions de roupies provenant du commerce de la mort sont blanchies par différents moyens. Les revenus de la vente de la drogue dure tout particulièrement sont une manne financière de grande envergure. Pour ce genre d’affaires, le retour sur investissement est estimé à plus de 1000%. Les investisseurs et les financiers obtiennent le double de leur capital et la balance des profits est distribuée entre les caïds et les acteurs des réseaux de distribution et de vente.

Notre enquête sur le terrain a révélé que l’argent sale est blanchi par l’acquisition de terrains et d’immeubles, la construction, l’achat de voitures de luxe, des prêts en cash et aussi par l’importation massive de produits de marque qui s’écoulent facilement. On peut avancer avec certitude que la plus grosse partie de cette masse monétaire est utilisée pour importer des marchandises de Chine, de la Thaïlande, de l’Inde et du Pakistan. C’est à travers ces importations massives que l’argent sale est blanchi avant de retourner dans le circuit de la drogue.
Pour ce qui est de ces importations, un réseau bien rodé et des contacts à la douane permettent un dédouanement rapide des conteneurs remplis de marchandises de contrebande. Malgré une législation à Maurice sur les produits de marque, une équipe mafieuse se sert de ses contacts à la douane pour acheminer des conteneurs jusque dans des champs de canne dans le Nord du pays pour la livraison. Voilà comment des importateurs fictifs contournent la loi et tout le système de la  MRA pour s’adonner à leur commerce illicite. On peut aisément affirmer que ces conteneurs de contrebande sont susceptibles de contenir de la drogue pour compenser largement les pertes subies par les mafieux.

Dans ce giron, la mafia est parvenue à infiltrer l’administration d’un entrepôt sous douane (Customs Freight Station – CFS) se trouvant dans l’enceinte du port pour des opérations sophistiquées. Tous les exercices et toutes les manœuvres dans ce CFS se fait avec la collaboration complice des douaniers et cadres de cet entrepôt. Une chaîne de contrôle est censée veiller à toute transaction dans la transparence, mais dommage que les magouilles au détriment des intérêts de l’État se font à travers la substitution des colis et par la suite à des livraisons en douceur…

Il est grand temps pour le gouvernement de prendre le taureau par les cornes et mettre de l’ordre à la douane. Le blanchiment de l’argent de la drogue et la contrebande sont les piliers du trafic des stupéfiants. Au sein des services des douanes, il y a des hommes propres et intègres, mais est-ce une poignée de pourris qui vont continuer à sévir et salir alors que Pravind Jugnauth prône un nettoyage tous azimuts pour que le pays se débarrasse de la mafia afin de promouvoir et d’encourager les honnêtes citoyens ainsi que des PME peinent à faire face aux compétitions mafieuses et malsaines?